Consultation populaire à Chiny : Avant tout un constat d’échec
Les habitants de la ville de Chiny sont invités ce dimanche à se prononcer sur l’avenir de leur réseau de distribution d’eau.
Pour Ecolo, cette question révèle avant tout un cuisant échec d’une politique communale, à Chiny et à Florenville, comme dans de nombreuses autres communes, dépourvue de vision d’avenir. Elle est avant tout le produit d’une politique à courte vue qui a conduit à de longues années d’inaction et de désinvestissement dans la politique de l’eau. Aujourd’hui au pied du mur, les habitants n’ont plus d’autre choix que de réaliser les investissements indispensables qui n’ont pas été décidés à temps ou de remettre cette « dette cachée » à l’ensemble des contribuables wallons au travers de la SWDE.
La leçon à en tirer est que la non-gestion du patrimoine communal conduit tôt ou tard à l’impasse.
Vingt communes luxembourgeoises sur 44 ont fait le choix de se dessaisir de leur réseau. Si cette option peut se comprendre d’un point de vue financier immédiat, Ecolo regrette ce choix car il prive la commune de la maitrise sur la ressource mais touche aussi fondamentalement à la politique de gestion de son patrimoine naturel. La politique de l’eau, c’est un réseau mais aussi garantir une qualité irréprochable du produit. Cet objectif ne peut se mener à bien que dans le cadre d’une approche globale qui concerne à la fois la protection des captages, la surveillance de l’état du réseau, la gestion des forêts, la lutte contre toutes les pollutions. En un mot, la gestion du patrimoine naturel de la commune. Une fois l’eau cédée à la wallonne, c’est un incitant majeur à la responsabilité dans la gestion du sol et du sous-sol qui disparaît. D’actrice, la commune devient consommatrice.
La remise du réseau de distribution d’eau revient pour une commune à s’en remettre à d’autres dans la gestion d’une ressource vitale qui existe en abondance dans son sous-sol et à abandonner une politique de proximité en faveur de ses citoyens-consommateurs. Ainsi comparer le prix de la consommation, le mètre cube, c’est passer sous silence les autres services qui ont aussi un coût, tels que les raccordements et déraccordements supportés par les consommateurs privés mais aussi les agriculteurs dans l’exercice de leur activité.
Sans doute la hauteur des investissements « différés », indispensables à la mise aux normes du réseau, peut-elle faire pencher rapidement la balance en faveur d’une cession. Mais il s’agit bien d’une aliénation qui n’est pas sans conséquence. Personne ne peut prédire l’avenir. Peut-être, les choix d’aujourd’hui seront-ils lourds pour les générations futures qui, à leur tour, regretteront le manque de discernement de leurs parents.
D’autres communes ont préféré conserver la maitrise politique de la gestion de leur eau. Pour celles qui ne disposent pas « en interne » des compétences techniques suffisantes, Ecolo a plaidé et soutient une intercommunalisation du service technique dans le cadre des activités de l’AIVE.
Pour ECOLO Luxembourg, Roald Wyckmans 0477 406 895
Pour la locale ECOLO Chiny-Florenville, Siegfried Van Malderen 061 31 13 25