Un vent durable en Wallonie !
De l’énergie éolienne pour plus d’un million de ménages wallons en 2020, quatre fois plus qu’aujourd’hui ! Ce projet inédit et ambitieux, porté par Philippe Henry, Ministre de l’Aménagement du territoire, et Jean-Marc Nollet, Ministre de l’Energie et du Développement durable, a été adopté par le Gouvernement wallon ce 25 août 2011. Une nouvelle révolution verte au service du développement durable !
Depuis quelques années, nous avons vu pousser des éoliennes par-ci par-là en Wallonie avec une demande toujours croissante en la matière. Il paraissait donc indispensable aux écologistes de baliser ce domaine, d’actualiser le cadre existant afin d’ atteindre l’objectif de 20% d’énergie renouvelable en 2020 tout en réduisant de 30% les émissions de gaz à effets de serre, dans le respect de notre cadre de vie et de nos paysages, en favorisant l’engagement des citoyens et des pouvoirs locaux dans les projets. Mission désormais accomplie avec la réforme du cadre éolien.
La réforme porte sur trois axes :
Les objectifs énergétiques et la trajectoire d’ici 2020 : La Wallonie a prévu d’atteindre 20% d’énergie renouvelable en 2020, ce qui correspond à une production de 8000 GWh d’électricité renouvelable (issus de l’éolien, la biomasse, le photovoltaïque, la géothermie, l’hydroélectricité). Ces 20% sont essentiels pour l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi parce qu’ils contribuent à une moindre dépendance énergétique (et donc financière) de notre région et encore parce qu’ils sont porteurs de nombreux emplois (rien que pour l’éolien, on dénombre à ce jour 80 entreprises wallonnes actives dans le secteur des équipementiers et fabricants, en plus des promoteurs et installateurs).
Après avoir analysé le potentiel venteux de la Région wallonne et avoir intégré différentes contraintes, les Ministres wallons ont estimé que l’énergie éolienne pouvait atteindre une production de 4500GWh à l’horizon 2020. Plus de la moitié de nos objectifs wallons d’énergies renouvelables ! Une trajectoire a été établie pour atteindre ce niveau : la Wallonie propose d’augmenter son parc éolien à concurrence de l’équivalent de 80 éoliennes (de 2.1 MW) par an. Un défi incroyablement à l’avant-garde de ce qui se fait dans les pays et régions voisins mais cependant tout à fait réaliste. Tant le secteur de l’environnement que celui de l’industrie a salué cet énorme pas en avant.
Le cadre de référence et la cartographie : Le Cadre de référence de 2002 et les anciens critères, établis en 2002 par José Daras alors qu’on en était aux balbutiements du développement éolien, seront revus afin de les adapter sur la base de l’expérience acquise et des évolutions technologiques. Les décisions à prendre pendant la période transitoire s’appuieront sur ce nouveau cadre.
En parallèle, le Gouvernement wallon établira courant 2012 une carte positive de référence, c’est-à-dire une carte des « meilleures » zones pour l’implantation d’éoliennes. Cette carte déterminera des « lots », des parties de territoire et en évaluera le potentiel éolien en terme de « productible ». Les nouveaux critères et la carte positive de référence seront en phase avec une trajectoire annuelle permettant d’atteindre la cible de productible éolien à l’horizon 2020, tout en garantissant un cadre de vie de qualité et le respect des dispositions de la charte de Florence (en lien avec la préservation et la gestion active du paysage).
Un décret éolien : la réforme ne s’arrête cependant pas là. Si les premières bases d’un cadre éolien ont vu le jour en 2002, le Gouvernement wallon a aujourd’hui accepté la proposition de nos Ministres verts de voter un décret qui ancrerait profondément dans la politique wallonne le fonctionnement de ce nouveau régime.
Ce décret sera une garantie de plus que la Wallonie s’engage dans un processus à long terme qui, tout en optimalisant et rentabilisant notre potentiel venteux wallon, accordera une importance particulière à un cadre de vie de qualité et au respect des paysages, favorisera la participation citoyenne et des pouvoirs locaux (tout projet éolien devra s’ouvrir à la participation financière de la commune ou des citoyens concernés) et limitera fortement la spéculation autour des terrains et communes visés.
Le cadre décrétal organisera donc un mécanisme combinant la reconnaissance de l’intérêt public de l’implantation d’éoliennes et des appels à projets par lots. Ce mécanisme devra permettre de sélectionner les sites dans une cohérence régionale, d’optimaliser l’exploitation du gisement éolien des projets de la Wallonie et de régler, le cas échéant, d’éventuels problèmes d’accès au foncier via une servitude d’utilité publique et la fixation de fourchettes d’indemnités.
Pratiquement, si un promoteur est intéressé par un lot, il devra soumettre un projet qui sera évalué en fonction de critères. Ceux-ci intègreront notamment des aspects socio-économiques (le projet qui apportera le plus de retour vers l’économie et l’emploi wallon aura un avantage), d’efficacité énergétique : plus un projet se rapproche du productible défini pour le lot, plus il a une chance d’être sélectionné. En cas de remise de plusieurs projets, les critères détermineront lequel est le « meilleur ». De cette manière le Gouvernement wallon sera doté d’un outil permettant d’assurer que le développement éolien soit optimalisé autant au niveau d’un site que sur l’ensemble du territoire wallon.
« La Wallonie n’a ni pétrole, ni gaz, mais elle a du soleil et du vent. L’objectif est de maximaliser le potentiel wallon. Le vent nous rend indépendant. Quoi qu’il advienne de l’Europe ou de la Belgique, le vent sera toujours présent ». Jean-Marc Nollet, Ministre wallon de l’Energie et du Développement durable.
« Il s’agit d’un pas décisif vers une gestion saine et ambitieuse de l’éolien en Wallonie. Les objectifs énergétiques pourront être rencontrés, les citoyens seront mieux impliqués dans le processus d’implantation des éoliennes. Enfin, la gestion du territoire sera anticipée et rendue optimale, il s’agit d’un très bon accord. »
Philippe Henry, Ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire