Communiqué de presse : Suppression de 300 trains : La SNCB se trompe de voie
La décision du Conseil d’administration portant sur la suppression de 300 trains est attendue pour mardi après-midi. En province de Luxembourg, le chiffre avancé des suppressions est de 26.
Pour Ecolo, la SNCB choisirait une nouvelle fois la mauvaise voie.
Si des économies doivent se réaliser, il est inacceptable que celles-ci se fassent au détriment des voyageurs et du service public. Au contraire, mieux vaudrait les trouver dans le dédoublement inutile d’activités et de dépenses au sein des trois entités qui constituent le groupe SNCB, par exemple en ce qui concerne l’informatique, ou encore dans la construction de gares de prestige. De même, il faut interroger la logique actuelle des flux financiers internes qui enrichissent Infrabel et la Holding au détriment du service aux voyageurs. Ceci au point d’entraver les missions de service public.
Les trains visés par la décision de la SNCB sont, nous dit-on, ceux dont la recette n’atteint pas le coût de l’énergie. Il n’empêche que quelque 6000 voyageurs sont ainsi laissés sur le carreau. Ecolo Luxembourg estime que ces personnes qui perdent leur moyen de transport ont droit au service public. Supprimer des trains est un très mauvais signal au moment où tout un chacun s’accorde sur la nécessité d’un report du transport individuel par la route vers le transport public.
Pour Ecolo Luxembourg, la SNCB choisit la mauvaise voie. La mauvaise stratégie qui consiste à couper les branches les plus faibles conduit à une spirale sans fin. Plutôt que de décourager les voyageurs par des retards quotidiens, des trains supprimés faute de matériel ou de personnel, des correspondances manquées ou impraticables, pour renverser la vapeur, mieux vaudrait passer par un redéploiement de l’offre qui ferait du train une alternative crédible et attractive à la voiture, y compris dans les régions rurales : ponctualité, fréquence renforcée, véritables correspondances…
Il s’agit tout simplement de sortir de la seule logique financière pour retrouver celle du service public.
Au mois de juin dernier, la Sénatrice Cécile Thibaut interrogeait la ministre des Entreprises publiques, Inge Vervotte, sur ce qui n’était encore qu’une rumeur. Cette dernière se montrait rassurante : « Nous rappellerons aux conseils d’administration de la SNCB que l’offre ne peut être modifiée aussi facilement et qu’il y a lieu de tenir compte de différents critères. La diminution de l’offre doit se baser sur une vision claire de la clientèle et s’inscrire dans une vision de la mobilité à long terme. Elle ne peut se fonder uniquement sur des données économiques et doit être en concordance avec les principes du nouveau plan de transport. Étant donné que ce dernier n’entrera en vigueur qu’en 2013, des décisions ne peuvent être prises dans l’immédiat. De plus, il faut également tenir compte des dispositions prévues par les contrats de gestion.
Une diminution de l’offre n’est donc pas une évidence. Il faudra tenir compte de plusieurs équilibres. »
Ecolo Luxembourg s’interroge sur le poids dont dispose encore le pouvoir public dans la politique de l’entreprise ferroviaire.
Les suisses l’ont compris : ils ont inscrit le droit au train dans leur Constitution. L’Etat s’oblige ainsi à garantir l’offre au bénéfice de tous les voyageurs.
Sans doute, la Belgique a-t-elle fait preuve d’une confiance trop aveugle dans le groupe SNCB, lorsque celui-ci est né de la division de l’ancienne entreprise d’Etat. Et elle n’a pas pris garde à accompagner le changement d’une garantie de service pour le citoyen !
Dans la presse:
– L’avenir, 19 octobre 2011: “Ecolo: la SNCB se trompe de voie“