Question de Madame Brigitte Pétré à l’attention de Monsieur le Député Philippe Greisch en charge de la culture

Publié le 22 mars 2012
Rédigé par 
luxembourg

Concerne : Théâtre et Chanson à l’école

Durant de nombreuses années, la Province de Luxembourg à travers son service culturel a apporté un soutien important et permanent aux instituteurs et professeurs des écoles de notre Province qui avec des organismes culturels ont développé des actions de formation du jeune public aux différentes formes des arts de la scène, des arts graphiques etc. C’est le cas notamment des programmes Théâtre et Chanson à l’école, des projets culture-école, des résidences d’artistes à l’école, des actions menées par les bibliothèques et de beaucoup d’autres initiatives adaptées aux écoles les plus petites.

Les modalités de subsidiation en ces matières, définies par la Fédération Wallonie Bruxelles ne sont pas toujours bien adaptées aux réalités des petites entités scolaires de notre Province, c’est pourquoi le soutien de la Province doit être maintenu voire développé, vu l’éloignement des centres de création ou la taille réduite des publics.

Cette politique de soutien est fondamentale, le jeune public de la Province doit bénéficier d’une formation à cette forme d’intelligence sensible que sont les créations artistiques dans leurs formes les plus récentes.

Dans le cas particulier de Théâtre et Chanson à l’école, la Province de Luxembourg a toujours été en pointe et soutenait toutes les demandes d’aide. Mais depuis plusieurs saisons, les aides provinciales auraient été plafonnées, alors que les demandes des enseignants augmentaient. Est-ce avéré ? Si oui, nous pensons qu’il faut non seulement maintenir ces aides mais les augmenter. Quelle est la position du Collège face à cette proposition ?

En période de crise économique, la formation du jeune public à l’expression et à la créativité est un investissement durable pour une population située en marge des grands centres de notre Communauté où se concentre la création culturelle.

De manière générale, que deviendra la politique culturelle provinciale suite au remplacement de Monsieur Greisch – qui a effectué un travail très apprécié et salué à ce poste – par un député intérimaire, pour un CDD si court, qui doit tout apprendre du monde culturel ?

Merci pour votre réponse.

Au nom du groupe Ecolo,

Brigitte PETRE

Réponse

Monsieur le Président,

Madame Pétré,

Théâtre et chanson à l’école :

Dans le cadre de la réglementation « spectacles à l’école » régie et mise en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Province (SDAC) intervient systématiquement, en plus de l’intervention de la Fédération Wallonie Bruxelles, dans la prise en charge d’une partie du cachet du spectacle. Et si faute de budget la Fédération n’est pas en mesure de soutenir une programmation, la Province maintient son intervention (le budget alloué jusqu’alors sur notre article 7623/64000 libellé « accords de la Hulpe » nous a toujours permis de répondre à toutes les demandes « spectacles à l’école ».

Pour ce qui est des demandes « spectacles à l’école » émanant et ayant lieu dans un Centre culturel, elles sont effectivement liées à un quota d’interventions que la Fédération Wallonie Bruxelles fixe annuellement pour chaque Centre Culturel. Cependant la Province ne se limite pas au quota fixé par la Fédération Wallonie Bruxelles, ainsi même lorsqu’un Centre culturel a dépassé son quota d’interventions, la Province de Luxembourg continue toujours d’apporter sa part d’intervention en soutien au spectacle même si la Fédération Wallonie Bruxelles n’intervient plus. C’est une volonté et un soutien mis en place depuis plusieurs années au sein du Service donc afin de répondre au maximum de demandes et favoriser la diffusion de spectacles jeunes publics. En 2011, le montant des aides accordées dans le cadre scolaire s’élève à 39.408 €.

En résumé donc et de manière très claire la Province, à l’inverse de la Fédération Wallonie Bruxelles, n’applique pas de système de quotas (dans les limites du budget disponible). Le montant de son intervention dans le cadre des « spectacles à l’école » est toutefois logiquement régi et plafonné à la hauteur de l’intervention provinciale prévue dans cette réglementation d’aide à la diffusion de spectacles reconnus.

Il conviendrait effectivement que la Fédération Wallonie Bruxelles puisse augmenter ces quotas compte tenu de la spécificité territoriale de la province de Luxembourg. Ce qui me semble toutefois assez utopique compte tenu des possibilités budgétaires de la Fédération. Soulignons, toutefois, qu’au global de 2011 à 2012, le montant des quotas « spectacles à l’école » accordés par la Fédération Wallonie Bruxelles au Centres culturels de la province a été ardemment négocié de manière à être maintenu et non revu à la baisse.

Il est une autre aide très importante dont il faut également tenir compte : celle apportée par le Service prêt de matériel et transport du SDAC. Ce service est aussi à la disposition des organisateurs culturels et écoles pour apporter un soutien logistique non négligeable en mettant gratuitement (sur base d’une décision Collège) du matériel (gradin, sonorisation, podium, éclairage) permettant d’adapter des lieux à la pratique et diffusion culturelle. En 2011, 43 prêts de matériel (+ transport) ont été réalisés dans le cadre d’une programmation « spectacle à l’école » : 8 pour des Centres culturels ou Maisons de la Culture et 35 pour des écoles.

Création :

Concernant le soutien aux projets de création à destination des enfants, il n’y a pas de réglementation en vigueur mais nous répondons et intervenons au cas par cas, compte tenu de la qualité et de l’impact, aux divers projets pour lesquels une demande de soutien est sollicitée : soit en prenant en charge une partie des frais liés à l’intervention d’animateurs et artistes, mais aussi via des aides logistiques en impression ou prêt de matériel d’exposition.

En 2011 un soutien particulier et inédit a été accordé au programme d’action annuel de l’ensemble des 12 Centres d’expression et de créativité reconnus sur le territoire provincial. Ainsi chacun d’eux s’est vu octroyé un subside provincial d’un montant de 500€. A cela s’ajoute un soutien plus conséquent au travail particulièrement créatif, qualitatif et pointu mené par le CEC de La Hesse : subside 2011 de 6000€.

Autres actions en faveur de la sensibilisation des enfants à la Culture :

Le Musée Archéologique Provincial a toujours compté parmi ses visiteurs de nombreuses écoles. Ces dernières années, l’offre scolaire a été nettement améliorée.

Le musée propose aujourd’hui :

• des visites guidées adaptées aux niveaux maternel, primaire, secondaire et supérieur ;

• divers supports pédagogiques (dossiers, fiches, petites publications…) pour les collections permanentes et les expositions temporaires ;

• une collaboration active avec les enseignants pour préparer la venue au musée et assurer le suivi en classe ;

• une journée « portes ouvertes enseignants » (1ère édition en 2011) ;

• une mascotte qui symbolise les activités « enfants » ;

• l’accès gratuit aux enseignants.

Pour assurer ces missions, le musée a mis en place un Service éducatif.

Aujourd’hui, le public du musée est environ 40% scolaire.

En 2011, il a accueilli :

2214 enfants et leurs enseignants

158 étudiants isolés

Et il a organisé 127 visites guidées dont la majorité à destination du public scolaire.

Quant au Fourneau Saint-Michel, c’est un lieu idéal pour organiser des activités à destination des groupes scolaires. Les enfants apprennent en effet de manière participative tout en profitant d’un espace de plein air.

Les écoles ont toujours fait partie des visiteurs, mais, depuis 4 ans, l’offre pédagogique s’est considérablement améliorée et la fréquentation de groupes scolaires est en constante augmentation là aussi.

Les enseignants sont partie prenante dans l’organisation de leur journée, et le programme est établi en collaboration avec l’animatrice pédagogique. C’est donc une offre “à la carte” qui est proposée dès la maternelle :

• découverte du site et de son environnement sous forme de jeux de piste ;

• activités métiers d’autrefois (torchis, fabrication de papier, fabrication de balais, imprimerie, galettes au feu de bois, …) ;

• des moments contés peuvent être intégrés à la journée ;

• supports pédagogiques et fiches thématiques à la disposition des enseignants afin d’assurer un suivi en classe.

Les enfants remontent le temps et se retrouvent au 19è siècle pendant une journée…

Les Bibliothèque et Ludothèque centrales, la Bibliothèque locale provinciale de Marche ainsi que le bibliobus provincial (Bibliothèque itinérante) apportent eux aussi un soutien des plus importants aux écoles situées sur notre territoire.

Si cette aide existe depuis la création de la Bibliothèque provinciale en 1962, elle s’est largement développée et améliorée au cours des années.

Citons quelques actions récentes :

• exploitation de l’outil d’animation et de promotion consacré à Jeanne Ashbé (dans les crèches et les écoles maternelles) ;

• dépôts de jeux suivant des thématiques orientées, particulièrement des jeux de coopération, de société et à but pédagogique ;

• bibliothèque locale : visites de classes, dépôts d’ouvrages, animations propres menées en relation avec les enseignants, notamment des rencontres d’auteurs, stages pratiques ;

• prêt de jeux dans le bibliobus (depuis 2009) ;

• campagne « Moi je lis comme je respire » sur les cinq communes conventionnées ne possédant pas de bibliothèque sédentaire : Herbeumont, Martelange, Musson, Rendeux et Sainte-Ode ;

• des visites sont organisées chaque quinzaine dans une trentaine de classes, afin de susciter le plaisir de lire auprès des enfants de six ans et d’affermir les relations avec les enseignants ;

• acquisition d’ouvrages spécifiques pour les classes d’immersion langues ;

• partenariats avec le S.L.L., rencontres avec les auteurs luxembourgeois. Hors contexte scolaire :

• suivi des différents prix littéraires jeunesse (prix Versele, Bataille des livres…) au bénéfice des partenaires de notre réseau de bibliothèques locales ;

• acquisition de jeux en bois (jeux géants) en vue de compléter les collections des ludothèques locales et de rencontrer leurs besoins au niveau des animations : participation du réseau au week-end du bois (par exemple) ;

• mise en exergue des ouvrages pour la jeunesse et des jeux à l’occasion de diverses manifestations grand public : Mai’li Mai’lo culturel, Epel Trophy, Festivals de jeux (même hors province) ;

• actions de terrain menées dans le cadre de la « Fureur de lire », de « Je lis dans ma commune », et durant les vacances scolaires (Bibliothèque locale et bibliobus), organisées notamment avec des conteuses.