Question relative à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques en Province de Luxembourg
Question concernant les produits phytopharmaceutiques
Madame la Députée,
Dans le cadre de la Directive 2009/128/CE instaurant un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable, la Région a établi un Programme wallon de réduction des produits phytopharmaceutiques afin de réduire les risques et les effets sur la santé et l’environnement liés à leur utilisation.
Le programme wallon est actuellement soumis à enquête publique. Cette enquête, qui se clôturera le 27 mars, est accompagnée d’un état des lieux et des impacts des produits phytopharmaceutiques que je ne saurai trop vous conseiller de consulter.
En Wallonie, il existe un large spectre d’utilisateurs de ces produits (agriculteurs, administrations publiques et gestionnaires d’espaces verts, jardiniers amateurs et même le gestionnaire du réseau ferroviaire…).
Or, pour la période comprise entre 1992 et 2010, les quantités estimées des substances actives utilisées en Wallonie ont tendance à diminuer significativement pour les catégories « Agriculteurs » et « Particuliers » ; moins malheureusement en ce qui concerne les administrations publiques et les gestionnaires d’espaces verts.
Même si des efforts réels ont été réalisés par ces derniers – on épinglera l’initiative « fauchage tardif » suivie par 75% des communes wallonnes ou le plan Maya – un saut qualitatif doit être entrepris notamment par les communes et les provinces.
En Province de Luxembourg, comparativement aux autres provinces wallonnes, nous sommes plutôt bien lotis. Cependant, des points noirs existent. L’état des lieux dressé par la Région wallonne fait apparaître des niveaux problématiques de pesticides dans les masses d’eau de surface : à Virton et Rouvroy, à Aubange, à Attert, entre Rochefort et Marche, et entre Fauvillers et Bastogne.
Je tiens à rappeler que les administrations publiques ont à leur disposition un ensemble de pratiques alternatives à l’emploi de produits phytopharmaceutiques : le désherbage manuel, mécanique ou thermique, l’élimination manuelle des pestes et des foyers d’infection, l’utilisation de coccinelles, le piégeage… Ces pratiques sans pesticides sont économiquement viables, elles garantissent une protection sanitaire tant pour les utilisateurs que les riverain et, faut-il le préciser, sont respectueuses de l’environnement.
Parmi les principales actions prévues dans ce programme wallon, je voudrais en souligner trois :
1. La gestion des espaces publics sans produits phytopharmaceutiques (Objectif « zero phyto ») dès juin 2019 ;
2. Le renforcement de la protection des eaux de surface et souterraines contre la contamination par les pesticides ;
3. Le lancement de campagnes de sensibilisation des utilisateurs professionnels et amateurs sur les dangers liés à l’utilisation des pesticides.
Madame la Député, pourriez-vous nous dire comment la Province compte s’inscrire dans ce programme de réduction des pesticides ?
Envisage-t-on d’atteindre l’objectif « zero phyto » avant 2019, ce qui serait un signal positif de la part de notre Province ? Et en attendant, quelles seront les actions concrètes des services provinciaux pour recourir le moins possible à ces produits ?
Enfin, ne pourriez-vous pas, au nom de la Province, mener une campagne de sensibilisation des utilisateurs professionnels et amateurs sur les dangers liés à l’utilisation des pesticides ?
Je vous remercie d’avance pour votre réponse.
Pour le groupe Ecolo,
Jean-Philippe FLORENT