La SNCB invente l'heure de 64 minutes !

Coralie Paul, Cécile Thibaut, Claudine Marx et Annie Goffin et l'horloge à 64 minutes
Publié le 1 avril 2014
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luxembourg

A défaut de juguler les retards, pourquoi ne pas inscrire ces retards à l’horaire ? La SNCB a ainsi inventé l’horloge de 64 minutes !

La nouvelle heure SNCB, matérialisée par un nouveau modèle d’horloge, a été inaugurée ce mardi matin, à la gare de Marbehan et présentée aux navetteurs matinaux.

Par cette action symbolique menée à l’occasion du 1er avril, Ecolo Luxembourg veut marquer son opposition au nouveau plan de transport présenté récemment par la SNCB qui allonge encore un peu plus les temps de parcours (de 4 minutes en moyenne par heure) et détériore le service des trains.

La SNCB s’enferre dans la spirale infernale…

Il y a quelques années, le directeur général de la SNCB annonçait l’arrivée d’un plan de transport qui allait enfin mettre un terme à tous les maux des voyageurs. Quatre ans après, le voilà.

 Subtilement rédigé, le plan de transport de la SNCB met en avant la nécessité de «participer à la ponctualité au travers d’une meilleure robustesse de l’horaire». Certes mais cet objectif sera poursuivi au prix d’un nouvel allongement généralisé des temps de parcours.

Il est dit aussi que le plan vise à «contribuer à l’équilibre financier de l’entreprise en réajustant l’offre en fonction de la demande». Comprenez par là que les trains du matin et en fin de journée qui ne transportent pas un nombre suffisant de voyageurs seront supprimés. Quitte à ce qu’ils circulent tout de même mais à vide !

 Cette nouvelle organisation du service des trains conduit néanmoins à s’interroger sur la capacité du chemin de fer de représenter une alternative réelle, voire seulement crédible, au transport par la route.

L’année prochaine, aller de Bruxelles à Luxembourg prendra 3 heures 15. Se rendre à Lyon ne demande que quelques minutes de plus. Entre les deux capitales européennes, la vitesse commerciale sera de l’ordre des 70 kilomètres à l’heure. De centre à centre, le déplacement en voiture représente 2 heures 40 (en dehors des heures de pointe) pour un coût assez comparable. Comment pourrait-on promouvoir le train avec de tels arguments ?

 L’autre préoccupation, c’est le sort réservé aux voyageurs ruraux. Après l’hémorragie de retards à Libramont et les correspondances régulièrement manquées vers Bertrix et Virton, on s’attendait légitiment à un retour à une situation plus confortable. Il n’en est rien. Cette situation difficile à vivre au quotidien incite un nombre croissant de voyageurs à délaisser les gares et les trains de la ligne pour se rendre à Marbehan ou Libramont. Dans ces conditions, c’est la survie même du service voyageur qui est désormais en cause.

Nous voulons plus de moyens pour le rail, plus de confort pour les usagers dans les gares et les trains, et enfin une offre réellement attractive.  Le rail doit être l’épine dorsale du transport de demain !