Vivalia, l'indécision PS-Cdh continue...
Lors du dernier conseil provincial du 28 novembre, faute d’avancement de la majorité PS-Cdh, le sujet Vivalia est revenu une fois encore sur la table.
Voici donc l’intervention de notre conseillère provinciale Brigitte Pétré.
Lors du dernier conseil provincial du 28 novembre, faute d’avancement de la majorité PS-Cdh, le sujet Vivalia est revenu une fois encore sur la table.
Voici donc l’intervention de notre conseillère provinciale Brigitte Pétré.
Chère Anne, (NDLR cette intervention fait suite à l’interpellation d’Anne Laffut au collège provincial)
Cela ne va certainement pas t’étonner si je te dis que tu poses les bonnes questions concernant VIVALIA.
J’ai longuement hésité à les poser (une fois de plus) dans l’enceinte du Conseil provincial.
Pour finalement décider de les réserver à l’assemblée générale toute proche.
Car à la différence de toi, je suis administratrice à VIVALIA et j’entends déjà les réponses fuser ici: vous êtes administratrice, le conseil d’administration est souverain, c’est là qu’il vous faut poser vos questions… classique et lassant…
Ta question, c’est l’opportunité pour moi de te donner, ici, par quelques exemples, l’illustration de ce que j’appelle la mauvaise gouvernance, que l’on peut qualifier aussi de mauvaise gestion.
Je me souviens très bien de ce moment où nous nous sommes réunis, il y a pas mal d’années maintenant, pour trouver un nom à ce qui allait devenir VIVALIA.
Il fallait trouver un nom qui sonne juste, car il devait être adopté par le personnel et les patients de toute la province, habitué à « leur » hôpital.
Il fallait un nom qui exprime toute la volonté et l’opiniâtreté politiques consacrées à trouver une solution pour la survie de nos hôpitaux publics en territoire rural. Ainsi que la médecine générale et l’aide médicale urgente.
VIVALIA est née et a été baptisée. C’était une belle réussite. Car ensemble, les structures allaient être plus fortes, et cela au profit de toute la patientèle luxembourgeoise mais aussi plus largement, cfr les associations extra territoriales.
Aujourd’hui, le processus VIVALIA est en panne. Au lieu d’être fédérateur, il divise. Et c’est à cause d’une mauvaise gouvernance / gestion que nous en sommes là.
Qu’entend-on par bonne gouvernance publique ? C’est à la fois une logique politique, liée à des critères de fonctionnement démocratique, et une logique économique, soit des critères de gestion saine d’une entreprise, qui en l’occurrence emploie ici environ 3500 personnes.
La définition et les facettes de la bonne gouvernance, ou bonne gestion, ou responsabilité sociale des entreprises, c’est d’améliorer le fonctionnement des institutions et entreprises publiques pour le bénéfice de tous les citoyens, avec comme éléments marqueurs
-le contrôle démocratique, la transparence et la participation.
-la cohérence et la pertinence des politiques menées, soit une planification stratégique durable.
-la gestion performante des ressources humaines et des services.
Sur ces trois aspects, VIVALIA est en défaut.
Je ne vais citer que 4 exemples récents qui recouvrent l’un ou plusieurs de ces aspects.
Les heures supplémentaires et autres reproches liés aux ressources humaines
Des courriers incendiaires pour la direction et le conseil d’administration ont été écrits par un délégué syndical de la FGTB. Je ne reviendrai pas sur le débat qui a eu lieu ici.
Toute personne qui a assumé des heures supplémentaires pour faire tourner VIVALIA doit pouvoir, s’il le souhaite, récupérer ses heures.
Nous n’avons pas, en CA, lors du point dédié à ce sujet, reçu les informations claires et précises que nous attendions aux questions qui sont listées ici par Alain Deworme.
Le délégué syndical de la FGTB n’était pas présent pour expliquer et étayer ses critiques, car, a-t-il fait savoir, il n’était pas officiellement invité. C’est dommage, car d’autres courriers trempés dans la même encre, sont arrivés par la suite au CA.
Oui, au CA nous savons qu’il y a un problème d’heures supplémentaires, non au CA nous n’en savons pas plus car le la réponse de la direction est la suivante, que tu connais déjà: nous avons hérité de cette situation, mais tout est budgété et sous contrôle.
Ce n’est pas le cas.
Seniorerie de Sainte Ode
Au dernier CA toujours, il nous est demandé de prendre une décision pour la seniorerie de Sainte Ode. Il y a extrême urgence sur le plan de la sécurité. Le bâtiment est dans un état désastreux et les conditions de travail et de résidence y sont scandaleuses.
C’est aussi une situation très ancienne qui aurait dû être gérée il y a des années.
Plusieurs propositions sont faites. Dont certaines de quitter les lieux. La volonté affichée par tous est de maintenir l’activité sur le site, pour ne pas déstabiliser les patients et leurs familles. Je la partage. Pour cela, il faudra investir, investir dans un bâtiment qui ne nous appartient pas, mais à une Fondation qui est sous curatelle.
Combien couteront ces travaux ? Entre 50 .000 euros minimum, jugés bien trop peu et 500.000 euros maximum, jugés trop élevé. Lorsque je demande quel est le montant qui devra y être consacré, et à quoi on s’engage précisément, la réponse est « un montant acceptable, mais les calculs ne sont pas plus précis»… Dans le budget qui sera présenté un peu plus tard, il est annoncé qu’1 million d’euros est budgété, donc envisagé, pour la seniorerie de Sainte Ode.
Le budget justement….
VIVALIA disposerait de 11 à 12 millions de réserves. Mais des déficits annuels importants sont attendus pour les années à venir. Ils vont rapidement grignoter les réserves. Les coûts augmentent bien plus vite que le chiffre d’affaire. Le secteur de l’aide médicale urgente est en déficit, celui de la prise en charge de la personne âgée l’est tout autant. Tant qu’un plan VIVALIA 2000 quelque chose, ne voit pas le jour, il y a péril pour la structure.
Le directeur Général disait lors de l’Assemblée générale de décembre 2013 :
«Nos finances s’érodent. S’il n’y a pas de décision structurelle prise pour l’avenir de Vivalia, il faudra prendre l’an prochain ou l’année d’après des mesures complémentaires pour équilibrer nos comptes.»
Et nous y sommes à l’année d’après.
Le nouveau directeur médical nous a annoncé travailler à ces mesures complémentaires. Une des pistes évoquées, sans détail, qui sera peut être proposée début de l’année prochaine, consisterait à ralentir le rythme du recrutement infirmier. Thérèse, tu te souviendras de notre échange et de notre incrédulité face à ce projet tant le personnel infirmier est un rouage essentiel du secteur. Si une telle mesure devait être prise, quelles en seront les conséquences ?
L’AG extraordinaire
Tout comme toi, Anne, je déplore que les deux nouveaux secteurs, l’un pour les soins palliatifs à domicile, l’autre pour les maisons du diabète, ne puissent être créés dès cette fin d’année.
Tout comme toi, je suis très étonnée que la majorité ait retiré les points relatifs à la réorganisation des organes le jour même, pour mieux les préparer. S’ils avaient été proposés au vote, sois en sure, j’aurais voté contre. Car le projet est de transformer le CA en « lieu de débat », le réduire à portion décisionnelle congrue, diminuer ses séances à quelques CA par an contre un CA mensuel actuellement. VIVALIA est le plus gros employeur en Province, l’intercommunale gère les soins de santé et hospitaliers en Luxembourg. Cela mérite bien un conseil d’administration plein et entier, qui s’investisse dans l’intérêt général de toute une population.
Pour toutes ces raisons, à l’occasion du vote sur le budget 2015 et sur l’actualisation du contrat de gestion en cours, je me suis abstenue. Je n’aurais pas pu voter pour et ainsi cautionner les dérives dans la gestion de VIVALIA. Je suis la seule mandataire à m’être abstenue lors de ces votes. Tous les autres administrateurs PS CDH MR ont voté pour.