Suite à l’annonce des mesures de confinement décidées par le Conseil national de sécurité depuis le 17 mars 2020, les institutions à but social ont dû fortement s’adapter pour continuer à poursuivre leurs objectifs. C’est le cas par exemple des instituts médico-pédagogiques, ces structures d’accueil pour enfants et adolescents présentant une déficience à prédominance intellectuelle. Leur objectif est de permettre le développement et l’évolution des enfants en tenant compte de leurs possibilités et en s’adaptant à leur rythme d’apprentissage, afin de leur fournir une scolarité élémentaire. Ces IMP fonctionnent généralement avec un système résidentiel d’internat. Ils ont une fonction cruciale pour ces jeunes : ils contribuent au développement affectif et à la socialisation de l’enfant accueilli, lui permettant la découverte de la réalité extérieure, l’accès à l’autonomie et l’intégration sociale.

Dans cette période de confinement, il convient dès lors de s’intéresser à la situation des enfants séjournant habituellement dans les IMP. Claudia Massot, notre conseillère provinciale, a interpellé Nathalie Heyard, députée provinciale, sur le nombre d’enfants présents dans les IMP actuellement. Pour le moment, les IMP d’Ethe, de Forrières et de Lahage hébergent chacun une dizaine d’enfants. Une vingtaine d’enfants résident dans l’IMP de Mont. Par contre, l’IMP de Briscol est vide de tout résident. Le contexte n’est pas évident pour les enfants et leurs familles, étant donné que les visites sont interdites. Certaines solutions ont été trouvées pour maintenir les contacts, par exemple via les communications Skype.

Quand on observe les différents taux de présence en période « normale », cette situation peut poser question. Les IMP de la province ont fortement diminué leur capacité de résidence. Ils sont occupés à une moyenne de 32 % de leurs capacités habituelles. Où sont donc passés les autres enfants, habituellement résidents de ce genre d’institutions ? Il semblerait que les enfants ont été massivement renvoyés chez eux en début de crise Covid19. Suite à cela, le Service de Protection à la Jeunesse a dû se battre à plusieurs reprises pour réintégrer certains enfants dans leur IMP en raison de situations familiales parfois difficiles.

Claudia Massot s’est également inquiétée de la disponibilité des travailleurs des IMP auprès de la députée provinciale. Les instituts médico-pédagogiques requièrent des équipes multidisciplinaires : du personnel éducatif, médical, social, psychologique, … Dans cette situation difficile, le personnel des IMP de la province effectue un travail remarquable, marqué de professionnalisme et de bienveillance envers les enfants. Actuellement, les équipes travaillent en effectif réduit pour limiter les risques de contamination avec l’extérieur. Le personnel paramédical et administratif travaille généralement à domicile mais est facilement mobilisable en cas de besoin. Le Collège provincial n’a pas souhaité faire de recours pour instaurer un chômage de force majeure.

Beaucoup de questions se posent encore suite à cet état des lieux des IMP en province du Luxembourg.