Arlon, le 25 mai 2020

La SNCB a adapté ses prix ce 1er mars 2020. Pour la compagnie ferroviaire, il s’agissait de rendre le train plus attractif pour les voyageurs de loisirs, en plus des navetteurs. La SNCB souligne que l’adaptation tarifaire moyenne (+1,53%) du billet standard et du billet week-end restera sous l’indice santé (1,87% dans la période de référence juin 2018-juin 2019). L’augmentation du prix des abonnements domicile-travail et des abonnements scolaires est de 2,87%. Selon la SNCB, les produits dérivés tels que la carte campus, connaissent la même adaptation tarifaire.

« C’est vrai, l’augmentation est habituelle, sauf que la SNCB s’est bien gardée de communiquer sur l’augmentation de la distance tarifaire pour la carte campus qui passe de 111 km à 150 km avec une augmentation du prix du campus de presque 30 % pour les étudiants du centre et sud de la province » dénonce la députée fédérale Cécile Thibaut. Pour mémoire, avant le 1er mars, tous les étudiants payaient leur campus 18,30€, voici les prix aujourd’hui :

  • Arlon – Namur : 137 km – 21,80 euros
  • Arlon – Liège : 150 km – 23,20 euros
  • Arlon – Bruxelles : 195 km – 23,20 euros
  • Virton – Namur : 145 km – 22,40 euros
  • Virton – Liège : 160 km – 23,20 euros
  • Virton – Bruxelles : 203 km – 23,20 euros
  • Marbehan – Namur : 116 km – 19,50 euros
  • Marbehan – Liège : 129 km – 20,60 euros
  • Marberhan – Bruxelles : 174 km – 23,20 euros

Les arguments du Ministre pris séparément donnent une impression de logique : faible coût du voyage, prix au km dégressif, harmonisation des distances maximales pour tous les tickets, simplification de la gamme de prix…mais pour l’écologiste très remontée, le bât blesse à différents égards : « qui accepterait du jour au lendemain une augmentation de près de 30 % du coût d’un besoin essentiel? Car oui, rejoindre en train son université ou sa haute école, c’est un trajet essentiel et répétitif. Si l’augmentation pour un trajet est de 0,49€, c’est 5€ pour un titre de transport et 50€ pour une année d’étude. Dans certaines familles, chaque euro compte et, au coût du transport, s’ajoute celui du kot ». Et la députée d’ajouter « rejoindre en train sa ville d’études, c’est une obligation pour les étudiants de notre province faute d’alternative sur notre territoire ! ».

« Nous avions une règle tarifaire qui immunisait les derniers kilomètres, c’était une règle favorable pour les étudiant.e.s luxembourgeois.e.s éloignés des centres d’études supérieurs. Le Ministre a suivi le CA de la SNCB (où siègent 2 MR, 4 PS et 1 CDH) ; c’est un échec cuisant pour la mobilité des étudiant.e.s du centre et sud-Luxembourg » ajoute Jean-Philippe Florent, député régional et coprésidente d’Ecolo Luxembourg, carte à l’appui. Les deux députés demandent au conseil d’administration et au Ministre de revoir urgemment leur copie et de supprimer cette augmentation inadmissible et discriminante pour les étudiant.e.s du centre et sud de notre province.