Légale, la nouvelle gouvernance de Vivalia ?
Brigitte Pétré, administratrice Ecolo chez Vivalia, a mis en lumière les problèmes législatifs soulevés par le nouveau modèle de gouvernance Vivalia négociée par le cdH, le MR et le PS et qui a été approuvée pendant le Conseil d’Administration du 11 février.
En résumé, un poste taillé sur mesure a été créé pour Yves Bernard, celui de « conseiller stratégique ». Ce poste lui permettra de conserver un rôle d’influence au sein de Vivalia, lui qui était sensé s’écarter des postes de direction de cette même intercommunale afin d’essayer de rétablir un climat de confiance. Un bureau exécutif va être créé spécialement pour l’occasion et va être intégré dans un nouvel organigramme. Le conseiller stratégique aura pour mission de rendre des avis sur des dossiers stratégiques mais aussi de contrôler l’usage des pouvoirs délégués par le Conseil d’Administration au bureau exécutif et au directeur général, ce qui lui donne un rôle au pouvoir démesuré au sein de l’intercommunale. Une ambiguïté parmi d’autres de ce rôle : le conseiller stratégique définit les objectifs stratégiques et ensuite, il en contrôle le suivi de par sa fonction d’audit. Yves Bernard sera donc à la fois celui qui conseille et qui contrôle ce qu’il aura lui-même conseillé. Aucun appel à candidatures n’a été organisé pour ce poste de conseiller stratégique, qui revient donc sans jury à Yves Bernard.
Ecolo Luxembourg, par la voix de Brigitte Pétré, s’est opposé formellement à la création de ce nouveau poste de conseiller stratégique. Cette nouvelle gouvernance, proposée par le PS, le cdH et le MR n’est pas un projet de bonne gouvernance et ne répond pas à l’intérêt général des citoyens. Il s’agit d’une décision politique, un arrangement entre amis, dans lequel chacun de ces partis essaye de tirer son épingle du jeu.
De plus, cette réorganisation au sein de l’administration de Vivalia creuse encore un peu plus l’écart salarial entre les hauts salaires et les bas salaires. Au moment où le personnel reçoit un petit chèque repas de 54 euros par mois, des augmentations barémiques sont proposées pour le directeur général, le conseiller stratégique et le reste du management. Ecolo Luxembourg souligne la nécessité de rester dans un écart de salaire raisonnable et de, si une revalorisation des fonctions dirigeantes est envisagée, qu’elle ait lieu après une revalorisation effective des travailleurs et surtout dans des proportions maîtrisées.
Face à cette situation, Ecolo Luxembourg enverra un recours au Ministre wallon des pouvoirs locaux, Christophe Collignon, afin « de vérifier la légalité de ces actes mais aussi si l’intérêt général est respecté dans le processus de nouvelle gouvernance des partenaires PS, CDH et MR ».