Fusion des hôpitaux de Bastogne et de Libramont : « Aucune cohérence par rapport à Vivalia 2025 »
Mardi 2 mars 2021, le Conseil d’Administration de Vivalia se réunissait afin de discuter de la nouvelle organisation des soins de santé en province du Luxembourg, pour assurer la transition entre aujourd’hui et la concrétisation de l’hôpital aigu de Houdemont. Le Conseil d’Administration devait valider mardi l’accord historique intervenu entre le conseil médical de l’IFAC (Marche et Bastogne) et celui du CHA (Libramont) avec comme objectif de redéployer l’activité hospitalière sur le site de Bastogne.
Brigitte Pétré, administratrice Ecolo au conseil d’administration de Vivalia, a voté contre le Plan Rutten, qui consiste à sortir l’hôpital de Bastogne du giron de l’Ifac pour le déposer dans l’escarcelle du CHA de Libramont. « Cette décision, validée par le cdH, le PS et le MR, s’accompagne de la construction d’un tout nouveau bâtiment pour réinstaller le Service d’Urgence Spécialisé à Bastogne », souligne-t-elle. « Cette double décision n’a aucune cohérence par rapport à la stratégie de Vivalia 2025 puisque les services de pointe tant de Bastogne que de Libramont sont destinés à déménager à Houdemont ».
Brigitte Pétré qualifie cette réorganisation de l’activité médicale d’arrangement qui évite de prendre des décisions courageuses et cohérentes pour le site de Bastogne. « Cela fait de nombreuses années que l’hôpital de Bastogne n’a pas la taille exigée pour offrir une qualité de soins suffisante. Les compétences des médecins ou des infirmiers ne sont nullement en cause, c’est la structure de l’hôpital en elle-même qui n’est pas viable ».
Déshabiller Marche pour rhabiller Libramont ne constitue pas un projet médical. Il faut reprendre point par point chaque service de Bastogne et voir où dans la province ce service est-il le plus performant et en capacité d’offrir le meilleur service au patient. Des services de médecine de proximité ont du sens à Bastogne, mais garder un SUS (soins d’urgence spécialisés) à Bastogne et construire un nouveau bâtiment (estimé à plus d’un million d’euros, à quelques années de la réorganisation des soins hospitaliers !) pour cela alors que ce service déroge à des normes essentielles de l’avis même et écrit de la Région Wallonne est une responsabilité politique qu’il faudra assumer en cas de problème médical. Nous refusons d’endosser cette responsabilité. C’est par ailleurs très difficile à défendre pour les autres implantations qui paient les déficits structurels depuis des années mais aussi pour d’autres implantations, telles que Virton qui a eu à faire ce choix difficile dans le passé.