ECOLO Luxembourg présente ses vœux pour 2023
Les coprésidents et députés d’ECOLO Luxembourg présentaient ce samedi 14 janvier les vœux de la régionale. Parc National, santé, mobilités et enjeux pour la province, ils ont présenté à la presse leurs priorités pour 2023
Parc National, biodiversité et transition
Jean-Philippe Florent, Député wallon
Bienvenue au cœur du futur Parc National de la Vallée de la Semois. Dans cette région de l’ouest de la Province qui connaît un développement et un taux d’emploi plus faibles, c’est un coup de boost inédit : 13 millions d’€ et la création de 37 ETP ! Certaines études démontrent qu’un euro investi dans un parc national génère en moyenne dix euros en retombées économiques dans la région. C’est donc un formidable projet économique, de tourisme durable et générateur d’emplois non délocalisables qui va voir le jour. Et qui aura des retombées pour tout le Luxembourg.
C’est la preuve qu’il y a un chemin, porté par les écologistes, pour concilier la protection de la biodiversité, des habitats naturels et sauvages, notre qualité de vie rurale et un développement économique apaisé, qui tienne compte des limites de notre planète. La biodiversité, nos campagnes, nos forêts, ici en Luxembourg, c’est notre assurance-vie face à la crise climatique et de biodiversité qui se précise. Nous voulons consolider cette assurance-vie et trouver de nouvelles voies de développement apaisé.
A côté, de cette formidable initiative de la Ministre Tellier, il y a de manière globale un soutien fort de la Région wallonne, via notamment le plan de relance, pour un développement rural nouveau : l’identification chaque année de 1000 ha d’aires protégées (un grand nombre en Luxembourg), la création de 5 Tiers-lieux ruraux (Léglise, Marche, Tintigny, Vaux-sur-Sûre, Saint-Hubert)… Je pourrais encore citer la transition écologique de la nouvelle PAC (qui offre un nouveau soutien aux maraîchers bio sur petites surfaces et ancre la transition à travers notamment les éco-régimes), les appels à projets « relocalisation de l’alimentation » de la Ministre Tellier, avec l’émergence de nombreux projets luxembourgeois.
Nous travaillons avec ardeur pour faire vivre le concept de « villages vivants » : une ruralité active, une ruralité de la qualité de vie avec du commerce local, avec des artisans locaux…, une ruralité où nous pourrons moins recourir à la voiture et davantage profiter de ses bienfaits.
Une mobilité alternative
Nicole Graas, Co-Présidente d’Ecolo Luxembourg
Les avancées en termes de mobilité portent essentiellement sur le développement de l’offre de mobilité alternative à la voiture individuelle.
Sous l’impulsion du Ministre Philippe Henry, des moyens inédits sont investis pour favoriser l’usage du vélo dans les déplacements quotidiens en développant un réseau cyclable structurant. Dans cette optique 15 communes luxembourgeoises avaient bénéficié de l’appel à projets Wallonie Cyclable en 2021 (pour un montant global de 5.250.000 €). Depuis 2022, le Plan d’Investissement Mobilité Active Communal et Intermodalité (PIMACI) est un droit de tirage couplé au PIC accessible à toutes les communes, pour développer la mobilité active piétonne et cycliste et l’intermodalité, à travers un budget global wallon de 210 millions d’€ entre 2022 et 2024. Par ailleurs, la région octroie des primes aux citoyens et aux entreprises qui font l’acquisition de vélos utilisés sur le chemin de travail. Enfin, le décret «politique cyclable», adopté le 23 novembre dernier au Parlement wallon, garantit la poursuite à long terme du soutien wallon aux pouvoirs locaux en faveur de la mobilité durable.
Aux RAVeL et pistes cyclables, viendront s’ajouter des Cyclostrades, véritables autoroutes cyclables, décidées initialement vers Bruxelles. Un itinéraire cyclable express est également en réflexion vers Luxembourg, en partenariat avec le ministre luxembourgeois de la mobilité.
Le covoiturage est également encouragé à travers la décision de créer des parkings de covoiturage, à proximité des sorties 29 et 31 de l’E411 respectivement à Habay et à Arlon.
Grâce à notre échevine, Mariline Clémentz, la ville de Neufchâteau possède 2 stations de voitures partagées Cambio depuis le printemps 2022, situées à la gare et au centre-ville. Leur succès prouve que ce type d’outil est également le bienvenu en dehors des gros centres urbains.
Le ministre Philippe Henry booste également l’offre TEC, avec une augmentation kilométrique de 18 % en province de Luxembourg depuis le début de la mandature, alors que l’augmentation moyenne en région wallonne est de 10 % ! La quasi-gratuité d’accès à l’ensemble du réseau wallon pour les 18-25 ans, pour les seniors à partir de 65 ans et les bénéficiaires de l’intervention majorée est également une avancée majeure, de même que le processus de redéfinition de l’offre TEC démarré dans le bassin de Florenville – Virton pour la rendre plus adaptée aux besoins de la population et plus lisible.
Au niveau du rail, le ministre Georges Gilkinet a affecté des moyens supplémentaires pour accélérer la modernisation de l’Axe 3 (ligne Bruxelles – Luxembourg). A l’issue de ce vaste chantier, l’offre SNCB dans notre province connaîtra une nette amélioration en termes de cadencement des trains, de temps de parcours et de synchronisation des correspondances notamment à Marloie. Le basculement de 3000 à 25.000 volts effectué cet été sur le tronçon Namur-Luxembourg permet une meilleure compatibilité avec les trains luxembourgeois.
Enfin et surtout, le Gouvernement vient d’approuver le Contrat de Service Public de la SNCB présenté par le ministre Georges Gilkinet. Le secteur ferroviaire bénéficie désormais de moyens inédits, près de 44 milliards d’€ sur 10 ans, et d’objectifs clairs et ambitieux pour moderniser l’offre passagers et marchandises. Il s’agira notamment de renouveler 50 % du matériel roulant. Il était grand temps, vu le sous-financement et le manque de vision préalables, la SNCB peine par moments à satisfaire la demande des voyageurs, sans cesse plus nombreux ces dernières années. A ce niveau, nous déplorons la programmation récurrente les dimanches soir de trains vers Bruxelles de capacité insuffisante dès la gare d’Arlon. Nous attendons plus de respect de la SNCB pour les étudiants luxembourgeois.
En conclusion, les chantiers en cours sont immenses et nous pouvons nous réjouir du tournant vers une mobilité résolument plus diversifiée et plus durable qu’insufflent les 2 ministres Ecolo de la mobilité à l’échelon régional et fédéral.
Priorités pour 2023
Olivier Vajda, Député fédéral
Une compétence fédérale qui retient notre attention particulière au niveau provincial est assurément la santé et l’accès à la santé pour nos concitoyens. Un corps sain dans un environnement sain !
Or, la pandémie qui nous poursuit depuis février 2020 (et qui n’est pas encore totalement derrière nous) nous a rappelé combien ces soins de santé sont insuffisamment pris en considération, surtout pour les zones moins densément peuplées.
Une grande thématique sera développée cette année par Écolo sur les rapports étroits entre notre santé et notre environnement : un plan massif de végétalisation des espaces, une alimentation saine et durable accessible à toutes et tous, renforcer la lutte contre les pollutions chimiques et les perturbateurs endocriniens, une stratégie pour des soins de santé plus durables, …
Ce thème sera bien entendu développé au niveau provincial : le soutien aux producteurs locaux, pour une alimentation saine et en circuit court, la problématique de l’exposition aux métaux lourds, notamment en Lorraine. A noter enfin, le suivi d’un groupe de travail que nous avons initié voici 2 ans au sein de la régionale sur le thème de « L’eau, sous toutes ses formes » : rivières, eau potable, égouttage, sécheresse et inondations,… l’eau, dans tous ses usages, représente la vie, et donc notre santé.
Trois thèmes enfin, axés plus précisément sur l’accès aux soins de santé ont fait 2022 et feront 2023 :
1. La taxation des infirmiers.ères françaises travaillant en Belgique
Vous vous souviendrez de cette petite mais inquiétante saga concernant un traité franco-belge qui prévoit que les travailleurs transfrontaliers seront dorénavant taxés dans le pays du lieu du travail. Le secteur des soins de santé est particulièrement concerné et inquiet de cette mesure qui va entraîner une baisse significative de l’attractivité de la Belgique pour les travailleurs.euses français.e.s alors que, partout Belgique, le secteur des soins de santé est en sous effectif criant.
Une interpellation du ministre par des députés de toutes les régions concernées, dont votre serviteur, a permis l’obtention d’un moratoire d’un an pour cette entrée en vigueur.
Un an, c’est très court au vu de l’importance de l’enjeu visant à améliorer l’attractivité pour tous les métiers des soins de santé : revalorisation salariale bien sûr, mais aussi bien-être et bonnes conditions de travail qui sont loin d’être acquises, notamment dans nos hôpitaux.
L’enjeu est important, je le redis, tant pour tous ces métiers de la santé qui le méritent que pour garantir un bon accueil et la sécurité des patients que nous sommes tous, potentiellement.
2. Une actualité plus récente : les postes médicaux de garde
Les postes médicaux de garde sont, au niveau belge, une initiative luxembourgeoise et nous pouvons en être fier.e.s. Ils ont été initiés en 2012 et visent à renforcer l’accès aux soins de santé de première ligne.
Ils permettent aux médecins, souvent isolés de mutualiser leurs efforts et d’offrir à la population, un accueil continu, que ce soit la nuit, les week-ends ou les jours fériés. Pour les citoyens, c’est la garantie d’un accès à un médecin, sans devoir encombrer les urgences lorsque cela n’est pas nécessaire, le tout à moins de 30 minutes de leur résidence.
Récemment, par la presse d’abord, de manière plus directe ensuite, les postes médicaux de garde Luxembourg-Dinant ont interpellé l’ensemble des partis de la province car ils se trouvent isolés dans une renégociation très importante des moyens de leur financement.
Pourquoi sont-ils isolés ? Parce qu’ils représentent les seuls postes médicaux de garde exclusivement situés en zone rurale et moins densément peuplées. Les critères de financement et les besoins sont donc radicalement différents des postes médicaux de garde situés en zones urbaines. La grande crainte actuelle est que les nouveaux critères de financement, devant entrer en vigueur en 2024 n’imposent de supprimer 4 des 7 postes médicaux de garde actuels.
Nous avons donc interpellé le Ministre Frank Vandenbroucke ce mercredi. Il s’est voulu rassurant en affirmant être conscient de la spécificité rurale et que le but des négociations en cours est de sauvegarder les 7 postes médicaux de garde en place.
Nous gardons la pression et défendrons les spécificités rurales
3. Terminons par une saga, enfin : Vivalia
Vivalia 2025. Ou doit-on désormais parler de Vivalia 2028, 2030 ?
L’intercommunale est un objet important de notre attention depuis de nombreuses années, plus encore depuis l’émergence de ce fameux projet Vivalia 2025. Je ne reviendrai pas sur les causes et prémisses de ce projet, ni sur les polémiques initiales, j’insisterai simplement sur nos préoccupations actuelles.
Où en est concrètement le projet, tout d’abord ? Il devient de plus en plus difficile d’obtenir des réponses précises sur des questions qui, sans oublier les crises et guerre que nous traversons, devraient être résolues depuis longtemps : la procédure d’obtention du permis sera-t-elle lancée sans même connaître le budget final ? Vivalia déposera-t-elle un appel à projets relatif au second plan de construction des infrastructures hospitalières de la RW d’ici au 15 avril alors que les communes n’ont toujours pas ce budget final entre les mains ? ? Par combien le budget initial a-t-il été multiplié ? Pourquoi une étendue aussi vaste comparée à des projets semblables ? Quid des incidences environnementales (artificialisation des terres et eau, par exemple) ?
Vivalia 2025 est un ambitieux projet immobilier et technologique ; quelle place représente l’humain dans ce projet ? A part l’attractivité pour les spécialistes dans plusieurs domaines, peu de réponses sont données en ce qui concerne les conditions de travail des infirmiers.ères, aides-soignant.e.s et autres intervenants essentiels au bon fonctionnement de l’hôpital. En ce qui concerne aussi leur attrait pour ce projet et donc la qualité de l’accueil des patients…
D’autres questions, tout aussi fondamentales se posent également en marge du projet.
Comment les sites sont-ils organisés en attendant ? Se dirige-t-on ou non vers une fusion de certains agréments ?
Se dirige-t-on, enfin, vers un retour à une bonne gouvernance au sein de Vivalia ? Après un directeur général qui doit être écarté, mais qui revient via un poste spécialement créé pour lui ? Après la démission de la présidente, sur des questions de management et de bonne gouvernance qu’elle ne retrouvait plus au sein de l’institution ? Après la démission plus récente du directeur des affaires médicales ?
Beaucoup de questions donc, pour terminer, pour vous montrer aussi que les points d’attention sont nombreux, mais que nous sommes et restons motivés pour permettre à nos concitoyens un accès le meilleur possible aux soins de santé qu’ils méritent.
Je vous souhaite donc une bonne année et… une bonne santé !
Une transition vers les défis de notre siècle
Romain Gaudron, Co-Président d’Ecolo Luxembourg
Pour 2023, nous avons un rêve fou, faire d’Idelux une intercommunale au service de ses associés… Comment est-il possible qu’Idelux persiste à pousser le projet d’extension du zoning de Weyler-Hondelange, qui menace des terres agricoles de grandes qualités, alors que les deux membres à l’initiative du projet (Arlon et Messancy) n’en veulent plus ?
Il est temps que cette intercommunale en revienne à ses fondamentaux, être au service de ses membres notamment dans les honoraires pratiqués.
Il est temps également de faire basculer Idelux dans les défis de notre siècle. L’intercommunale se doit d’intégrer dans son objet social une ambition axée sur la transitions écologique de notre territoire et son développement durable. Merci à notre observateur au Conseil d’administration Guirec Halflants, d’avoir ouvert ce débat qui nous l’espérons aboutira sur un changement structurel.
J’ai eu l’occasion de participer fin 2022 à la réception organisée pour le départ en pension de Bruno Antoine, qui a été pendant 17 ans à la tête de la CSC Luxembourg. Dans son très bon discours, une partie a particulièrement retenu mon attention. Celui-ci a jeté une bouteille dans la Semois dans l’espoir de voir les acteurs du territoire se retrousser les manches pour qu’émerge un projet de territoire ancré dans la transition écologique et solidaire.
Cet appel ne peut rester lettre morte, Luxembourg 2010 et puis Réseaulux, deux structures qui ont eu le mérite de mobiliser des centaines d’acteurs de notre territoire pour proposer un projet de territoire, une vision d’avenir ne peuvent rester conjuguées au passé. Il est temps de rénover le consensus luxembourgeois. Nous agirons cette année pour qu’une telle initiative puise voir le jour. Il en va de l’avenir de notre territoire et de ses habitants.
Perspectives pour 2024
Romain Gaudron et Nicole Graas, Co-Présidents d’Ecolo Luxembourg
En 2024, nous aurons une double séquence électorale rapprochée :
- Fin mai, les élections régionales, fédérales et européennes
- Mi octobre, les élections communales et provinciales
Bref, en 4 mois, nous aurons toutes les élections belges ! Cette séquence inédite, encore plus rapprochée que celle de 2018-19 (il y avait alors 7 mois entre les deux élections) représente un défi important que nous allons relever.
Pour ce faire, dès à présent Ecolo Luxembourg se met en ordre de marche. Nous nous réjouissons de la présence massive de nos militants et la bonne représentation de l’ensemble de nos locales lors d’une première assemblée préparatoire de ce mardi, véritable point de départ vers les scrutin de 2024. Merci à vous.
Les scrutins de 2018, avec une augmentation du nombre de conseillers communaux et de majorités, et de 2019, où nous avons obtenus nos deux premiers députés élus directement, ont été de très bons crus.
Face à l’urgence climatique et sociale, qui s’est encore accrue depuis, nous sommes intimement convaincus que nous avons le devoir de faire encore mieux.
Nous avons le devoir d’être là auprès des Luxembourgeois pour mettre en place des solutions ambitieuses pour une province et des communes plus résilientes ;
Nous avons le devoir d’être là pour une politique plus ambitieuse dans la transition écologique;
Nous avons le devoir d’être là pour un territoire où personne n’est laissé de côté.
C’est pourquoi, nous viserons lors des scrutins de mai d’asseoir durablement Ecolo dans les sièges gagnés historiquement en 2019.
Pour ce qui est des scrutins locaux, notre objectif est de présenter des candidats dans plus de la moitié des communes luxembourgeoises (pour 17 sur 44 communes en 2018).
Notre ambition est de doter toute commune d’au moins 6.000 habitants d’un représentant porteur des valeurs de l’écologie politique et ce sans oublier les plus petites communes.
Un changement de paradigme est nécessaire, nous l’avons exposé dans nos priorités de l’année, pour amener notre province à répondre aux défis actuels. C’est pourquoi, nous proposerons aux responsables des autres partis de relever ensemble ce défi climatique et social dans un maximum d’exécutifs communaux et à la province. Je suis convaincu que notre cohérence dans l’action et notre professionnalisme dans la gestion, là où nous sommes déjà aux responsabilités (Merci à Annie, Mariline, aux Nicolas et bientôt à Jean) sera le ciment de nouveaux accords au profit des habitants de notre province et de notre planète.
J’ai le plaisir de vous annoncer qu’Arlon fait partie des 20 « swing cities » identifiées par Ecolo en région wallonne. Une swing city est une ville dans laquelle Ecolo appartient actuellement à la minorité et présente un fort potentiel de monter en majorité, eu égard à la présence de personnalités charismatiques et d’une équipe locale solide et engagée. A ce titre Ecolo Arlon bénéficiera d’un soutien spécifique de la part d’Ecolo fédéral tout au long de la campagne. Il va sans dire que nous sommes tous enthousiastes au sein d’Ecolo Luxembourg à la perspective d’une participation des écologistes à la majorité dans notre chef-lieu de province.