Alors que le plan de transport de la SNCB – avalisé en août par le Conseil des Ministres – détériore le service aux usagers dans la Province et que le financement des TEC par la Région wallonne est menacé, Jean-Philippe Florent réclame un plan de mobilité à l’échelle de la Province de Luxembourg

Question à Monsieur Patrick Adam, président du Collège provincial et Député en charge de la mobilité pour un plan de mobilité à l’échelle de la Province de Luxembourg

Monsieur le Député,

Le nouveau plan national de transport de la SNCB (2014-2017), qui détériore sensiblement le service à la clientèle dans notre province et était en discussion au fédéral a donc été approuvé par le Conseil des ministres du mercredi 13 août.

Il nous faudra, je suppose, considérer comme normal le fait qu’un Conseil des ministres électronique suffise à avaliser ce plan, tout comme le fait qu’il soit adopté assez opportunément en période estivale et par un gouvernement en affaires courantes.

Toutefois, nous reconnaissons certaines améliorations, insuffisantes mais réelles, par rapport à la mouture présentée en début d’année. Trois demandes luxembourgeoises, parmi celles exprimées lors des roadshows de février, ont été prises en compte dans le plan final. Chacun en conviendra, c’est mieux que rien mais cela reste insuffisant dans une province rurale où la mobilité est une problématique majeure.

Des points noirs, difficilement acceptables, continuent de noircir le plan de la SNCB:

• Le dernier train omnibus pour Libramont part vers 20.20 d’Arlon.
• Il n’est plus possible d’aller de Libramont à Bertrix après 20 heures.
• Globalement, les services de la relation Arlon-Virton-Bertrix-Libramont sont fortement détériorés dans le plan.

Lors du Conseil provincial de février, vous aviez très justement souligné que « l’effet pervers qui se cache derrière cela est de rendre les lignes faiblement fréquentées, encore moins attrayantes, et de se retrouver fin 2017 (date du nouveau plan de transport) avec des suppressions pures et simples de gares, d’arrêts ou de ligne…»

S’agissant des TEC, les déclarations du nouveau Ministre wallon du Budget, nous font craindre une détérioration du service dans les mois et les années à venir. Monsieur Flahaut a laissé entendre qu’une réduction du financement des TEC était à l’étude du nouveau Gouvernement avec un risque de diminution des lignes, voire de suppression.

Dès lors, je ne peux que souscrire à l’idée – réitérée il y a peu par la CSC – de travailler de concert à un plan général de mobilité en Province de Luxembourg. Nous serions en effet bien avisés de prendre les devants et de détailler dans un plan de mobilité ambitieux, cohérent et qui articule les différents services de transport, ce que nous souhaitons et ne plus attendre le résultat – souvent décevant – de ce que nous imposent les opérateurs.

Il n’est bien sûr pas réaliste d’ébaucher ce plan de mobilité sans ces opérateurs. Ce travail devra se faire avec tous les acteurs concernés. Mais chacun ici conviendra que les Luxembourgeois sont meilleurs lorsqu’ils se serrent les coudes et s’accordent sur les choix politiques qui les concernent directement.

Les moyens pour mener les débats autour de ce plan ne manquent pas et il vous appartient de les mobiliser, en votre qualité de Député à la Mobilité : conseil provincial thématique, conférence des élus locaux, Réseaulux,…

Les contours de la discussion sont connus pour la plupart: coopération SNCB-TEC, tarification transfrontatlière, coopération renforcée avec le Grand-Duché, Parkings de dissuasion, RER, boucle Mobilité-Rail…

Vous l’aurez compris, l’ambition n’est pas d’ajouter un document d’analyse supplémentaire, mais bien de s’accorder sur les contours de la mobilité en Province de Luxembourg sans attendre que de nouveaux plans nous isolent davantage du reste de la Belgique et de la Wallonie.

Je vous remercie pour votre réponse.

Pour le groupe Ecolo,
Jean-Philippe Florent