TEC et SNCB : nouvelle cure d’austérité pour les Luxembourgeois

Publié le 30 octobre 2014
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Mauvaises nouvelles pour la mobilité. Les gouvernement wallon et fédéral n’épargnent ni les usagers ni le service public de transport ! On n’évitera pas les augmentations des tarifs et les nouvelles restrictions aux services.

Il y a quelques jours seulement, le gouvernement wallon présentait un budget 2015 austère mais, selon ses dires, indolore pour les citoyens. La coalition PS-CDH a bien caché son jeu. Chaque jour amène en effet son lot de déceptions pour les Wallonnes et les Wallons.

Lors du récent conclave budgétaire, le Ministre en charge de la Mobilité, Carlo Di Antonio (CDH), indiquait que le Groupe TEC recevrait une dotation supplémentaire pour compenser la diminution de 5 % imposée à l’ensemble des dotations des organismes d’intérêt public. Or cette compensation ne sera que très partielle. Elle ne couvrira qu’un tiers de la diminution de la dotation, mettant ainsi le TEC dans une situation inextricable ! Les projections pour 2016 et 2017 (- 8 % et – 10 %) sont plus alarmantes encore.

Le gouvernement renonce ainsi aussi aux engagements qu’il a pris à l’égard du TEC il y a moins d’un an, lorsqu’il garantissait l’indexation et la croissance d’un pourcent par an de ses moyens.

Rien n’est encore décidé. Néanmoins, on ne voit pas comment les usagers pourraient échapper à une augmentation des tarifs. Ce n’est cependant pas le pire. Cette dernière compenserait au mieux environ 50 % de la baisse de la dotation. La réduction budgétaire devrait donc aussi se traduire par une nouvelle réduction du service. Or en Luxembourg, on sait bien que la logique financière qui est à l’œuvre veut que lorsqu’il est question de réduire les services, ce sont à chaque fois ceux qui transportent le moins de voyageurs qui sont destinés à la trappe. Et ce sont donc les régions les moins peuplées et les plus dispersées, en particulier la province de Luxembourg, qui sont dans le collimateur des sociétés de transport.

Dans le même temps, alors que le plan de transport entraine déjà de nouvelles détériorations et restrictions du service aux voyageurs, plus particulièrement dans les petites gares de la province et les dessertes rurales, la réflexion va maintenant bon train dans les sociétés ferroviaires pour savoir comment faire avec les 2,1 milliards économisés par le gouvernement fédéral sur le rail. Si les économies ne touchent ni la sécurité ni le personnel, comme l’a promis la nouvelle ministre, Jacqueline Galand (MR), elles auront nécessairement un impact direct sur les voyageurs. Dans de telles conditions, on n’évitera pas la hausse du prix des billets et de nouvelles restrictions sur l’infrastructure, le matériel et le service, plus particulièrement sur les lignes moins fréquentées, c’est-à-dire les lignes rurales… 

Le tribu à l’austérité risque donc d’être lourd pour le voyageur luxembourgeois. Pour Ecolo, ces politiques d’austérité qui touchent directement au transport collectif sont une aberration qui ne s’expliquent que par une politique à courte vue. Non seulement elles vont à l’encontre des engagements pris en termes de réduction des gaz à effet de serre mais elles augmentent la congestion automobile et les coûts supportés par les ménages, du moins pour ceux qui disposent d’une ou deux voitures. Quant aux autres, elles les abandonnent.

Plutôt que de sacrifier l’offre, le TEC et la SNCB devraient au contraire la développer, mener une politique active de promotion du transport collectif, proposer des services attractifs afin de représenter une alternative réelle, voire seulement crédible, à la voiture individuelle.

A tous les niveaux, Ecolo s’oppose et continuera de s’opposer à l’austérité aveugle et à toutes les discriminations de toutes sortes qui touchent le bus et le train rural.