Crise du lait : Ecolo Luxembourg soutient les agriculteurs
Ecolo veut un avenir pour nos agriculteurs
Le monde agricole pousse un nouveau cri d’alarme. Les prix ont encore diminué depuis le début de l’année, tandis que les coûts de production ne cessent d’augmenter. Un litre de lait est acheté aux alentours de 25 centimes d’euro. C’est pire qu’en 2009. Pour que l’activité soit rentable, le litre devrait rapporter au moins 50 cents au producteur.
La manifestation d’hier devant les institutions européennes à Bruxelles avait pour but de dénoncer la suppression des quotas de production qui limitaient la chute des prix et la concurrence entre pays. Tout ceci dans un contexte où les budgets alloués à la politique agricole commune sont dans le collimateur d’un certain nombre d’Etats européens. Un cortège a aussi pris le chemin du centre de distribution de Delhaize pour protester contre la pression financière exercée par la grande distribution qui augmente ses prix, sans compensation pour les producteurs.
Ecolo Luxembourg, sensible à la situation économique et humaine vécue par nos producteurs, soutient ces justes revendications.
Le pouvoir politique – européen, fédéral ou régional – ne peut ignorer le sort réservé aux agriculteurs. Comme l’affirme l’association européenne des producteurs de lait, l’« European Milk Board », il en va de « valeurs de dimensions sociales telles que la sécurité d’approvisionnement, la qualité des aliments, la durabilité, la souveraineté alimentaire et la préservation d’un espace rural vivace ». Il est aussi question d’assurer une juste rémunération du travail des producteurs.
En l’absence de quotas de mise sur le marché, l’offre de lait dépasse considérablement la demande. La conséquence en est une chute des prix laitiers sans précédent, conduisant à un abandon massif de la production laitière par les exploitations.
Face à cette nouvelle crise, les discours ne suffisent pas. Pour Ecolo, il revient au politique de donner avenir à notre secteur laitier.
Au niveau régional wallon : il est nécessaire de soutenir les agriculteurs concernés et le développement de filières courtes de transformation et de commercialisation des produits laitiers, afin que les producteurs retrouvent une maîtrise des marchés et que les consommateurs bénéficient de produits de qualité et de proximité.
Au niveau fédéral : les travaux de l’observatoire fédéral des prix doivent être étendus aux produits dérivés faits à base de lait ou de beurre et le rôle de l’observatoire doit être renforcé auprès de la distribution pour éviter le dumping pratiqué par certains distributeurs.
Au niveau européen : il faut mettre en place un observatoire des prix qui permettrait d’augmenter ou de diminuer l’offre en fonction de la demande afin de garantir un prix reste raisonnable et rémunérateur aux producteurs. Les ministres fédéral et régional de l’Agriculture doivent être à l’initiative de cette proposition portée par le Groupement laitier belge et l’European Milk Board.
Au niveau international : la Belgique et l’Europe doivent plaider pour une révision des règles de l’Organisation mondiale du Commerce qui limitent strictement les choix nationaux en matière de politique agricole et alimentaire, notamment pour permettre une relocalisation de la production agricole, essentielle à la souveraineté alimentaire des États.