Groupe SNCB : suppression de trains, suppression d’investissements. Ecolo appelle les parlementaires à s’élever contre les mauvais coups portés aux obligations de service public

Publié le 21 novembre 2012
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Rarement on a vu autant d’hypothèques peser sur le rail.

D’une part, la suppression annoncée de plusieurs trains circulant tôt le matin ou en soirée est confirmée. Oubliée, par contre, la promesse de la SNCB de ne laisser personne sur le carreau. La règle, opportunément choisie de n’offrir une solution de remplacement que si trois trains consécutifs sont supprimés ou qu’aucun autre train ne circule dans l’heure permet à la société de laisser sur le quai les voyageurs qui n’ont d’autre choix que le train pour rejoindre leur travail ou rentrer chez eux une fois la journée terminée.

Cette année, ce sont des trains du service intérieur qui sont concernés. Des relations frontalières vers et en provenance de Luxembourg devraient passer à la trappe en 2014… Faudra-t-il attendre des chemins de fer luxembourgeois qu’ils viennent chercher les navetteurs à Arlon et pallient ainsi les carences de la société belge ?

Ecolo Luxembourg l’a déjà dit et répété. Il s’agit là d’une fausse bonne idée d’économie à très court terme qui participe au détricotage de l’offre et à la détérioration des services. Au contraire, ce qui conviendrait, c’est de renforcer les fréquences pour relancer l’attrait du chemin de fer et retrouver la progression du nombre de voyageurs désormais freinée par les retards, suppressions et autres problèmes sur le rail.

Autre ombre au tableau, les restrictions budgétaires conduiraient la SNCB à limiter ses commandes de nouveau matériel. Or l’on sait qu’il y a aujourd’hui pénurie de matériel roulant. Ce n’est pas ainsi que le service pourra être plus attractif. La nouvelle offre impatiemment attendue pour fin 2013 qui devait assurer un « saut qualitatif substantiel » ne peut être mise en œuvre dans ces conditions.

Enfin, pire encore, le plan catastrophe d’Infrabel qui consiste à abandonner les lignes considérées comme les moins stratégiques. Le tribu payé par le Luxembourg est lourd : Libramont-Bertrix et Athus-Arlon, Marloie-Liège et Liège-Luxembourg. Les organisations syndicales du rail considèrent que cette décision, si elle devait se prendre, hypothèque gravement le service public et condamne ces lignes à très court terme. D’autant que l’arrêt des investissements se paie ensuite très cher le jour où l’on voudrait remettre l’infrastructure en état.

Ecolo Luxembourg dénonce avec force les mauvais choix du gouvernement fédéral qui, en ponctionnant la subvention au rail de près de la moitié des crédits prévus, fait payer la réduction de la dette nationale aux citoyens les moins nantis. Et avec pour conséquence de remettre sur la route les usagers du train qui avaient fait le choix d’un transport plus rationnel et plus écologique et surtout d’abandonner ceux qui n’ont aucun choix parce qu’ils ne possèdent qu’une ou pas de voiture. Ce sont donc bel et bien, une fois de plus, les plus faibles sur le plan économique qui sont le plus durement sanctionnés.

Dans cette situation de crise, Ecolo considère que le ministre et les dirigeants des entreprises doivent être entendus sans délai par le Parlement sur la manière dont ils comptent assumer leur mission et finaliser le projet de plan d’investissement. Ces engagements concernent l’ensemble des citoyens. Le débat doit donc être public et ne pas rester confiné à des négociations entre le groupe ferroviaire et son ministre de tutelle.

Ecolo appelle l’ensemble des parlementaires qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition à exiger ce retour du débat dans les enceintes démocratiques et à s’élever contre ces mauvais coups portés aux obligations de service public.