Devoir d’avenir. Le devoir d’agir.

Publié le 31 mai 2012
Rédigé par 
luxembourg

Les partis démocratiques ont tous, à un moment ou à un autre, prôné une réforme plus ou moins profonde de l’institution provinciale, voire sa suppression.

Aujourd’hui, l’avenir de l’institution provinciale est clairement balisé. La déclaration de politique régionale wallonne 2009-2014 en fixe l’objectif : « Réformer les provinces pour renforcer leur efficacité et pour organiser la supracommunalité », ainsi que l’agenda du processus.

La déclaration de politique régionale dresse par ailleurs deux garde-fou : la réforme « s’effectuera sans impact négatif sur le personnel actuellement en place et ne pourra diminuer les services offerts ou les missions auxquelles les institutions publiques répondent. ».

En ce qui concerne les actions, les règles du jeu sont claires : « Pour le Gouvernement, les provinces doivent concentrer leur action dans les domaines où une action à l’échelle supra-communale présente une plus value. »

Chaque province a donc été invitée à définir des « axes prioritaires » correspondant aux domaines dans lesquels la valeur ajoutée est la plus grande.

La neutralité de la reforme sur le plan de l’emploi et la garantie du principe que les services ou missions seront équivalents sont des éléments essentiels. Pour Ecolo, si les provinces se réforment, c’est pour aller vers plus d’efficacité, concentrer les moyens, réorganiser les actions, coaliser Province et Communes autour de politiques et d’actions partagées à l’échelle supra-communale.

Bien avant que ne souffle le vent de réforme actuel, bien avant les autres provinces wallonnes, le Luxembourg a su coaliser ses forces, conduire un projet de territoire, se mettre en lien avec les Communes, mener des actions au profit de ses habitants.

Sur cette base, dans l’analyse des Verts, les domaines d’action dans lesquels le niveau provincial apporte une réelle plus-value s’articulent autour de trois axes :

– Action supra-communale

Un premier axe consiste à promouvoir et à valoriser toutes les initiatives qui permettent un travail en commun, la rencontre des idées et des projets, la concertation, la mutualisation des moyens. Nous pouvons évoquer ici les marchés groupés d’énergie, les actions conjointes en matière de prévention santé ou d’économie d’énergie, le GAPPER, la locomobile, les appels à projets en faveur d’initiatives agricoles innovantes différents chantiers entrepris dans le cadre de Luxembourg 2010… Ce sont indiscutablement des démarches dans lesquelles « l’échelle supra-communale présente une plus value » ; elles ont fait leur preuve.

– Service aux communes

Un second axe est celui des services aux communes qui sont aussi un moyen de mutualiser au niveau du territoire ressources et expertises. Ces mutualisations de services doivent se poursuivre et se développer pour répondre aux besoins des communes. On peut songer au DST, aux services informatiques, aux services juridiques. L’expertise et le savoir-faire se trouvent aussi dans les intercommunales. Ce sont des atouts, patiemment construits, qui doivent être mis au service de la population luxembourgeoise.

– La solidarité

Le troisième axe est moins souvent évoqué. Il s’agit de celui de la solidarité. Sans la Province, notre paysage hospitalier ne serait pas ce qu’il est. Sans cette solidarité, l’économie du Sud ne se serait pas relevée comme elle a pu le faire au lendemain de l’effondrement de la sidérurgie. Et le Nord ne connaitrait pas son développement d’aujourd’hui.

La plus-value supra-communale, la mutualisation de nos expertises et ressources, la solidarité doivent être les maitres-mots de notre province en mutation. Ce sont aussi les axes de développement qui doivent être privilégiés.

Hélas, notre province aborde la réforme à reculons. Le Collège ne parvient pas à proposer une vision d’avenir. Or à ne pas articuler l’action de la Province autour d’axes clairs (qui pourtant existent), à ne pas prioriser, notre province tiendra bientôt le rôle de l’oiseau pour le chat.

Il s’agit d’un exercice difficile mais aussi une occasion exceptionnelle de démocratie. Le groupe Ecolo considère que le Collège ne peut faire l’économie d’une réflexion large, impliquant toutes les forces politiques au Conseil. Pas seulement la majorité actuelle.

Le groupe Ecolo est revenu plusieurs fois sur cet impératif. Pour Ecolo, le travail du Collège communiqué lors de la session spéciale d’avril dernier n’est pas satisfaisant.

Comme concluait Brigitte Pétré : « Ecolo n’accepte pas ces propositions. Elles ne donnent pas de perspective pour la Province. Ne pas faire de choix, c’est prendre le risque de subir des choix que d’autres feront pour nous. »