Question de Madame Christina DEWART concernant les perspectives économiques pour la province du Luxembourg en lien avec le développement de nouvelles offres d’enseignement supérieur sur notre territoire.

Publié le 26 janvier 2012
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Concerne : Perspectives économiques pour la province du Luxembourg en lien avec le développement de nouvelles offres d’enseignement supérieur sur notre territoire.

Messieurs les Députés Collin et Greisch,

La presse faisait état récemment de la prochaine implantation à Marche-en-Famenne (sous réserve d’un nombre suffisant d’inscriptions et du feu vert du Ministre) d’un Master en Ingéniérie des Systèmes informatiques, orientation sécurité, une formation très spécifique et innovante, susceptible d’offrir à nos jeunes des pistes d’avenir dans un secteur de pointe.

Par ailleurs, le groupe BNP Paribas a décidé d’implanter deux data-centers à Bastogne.
 Pouvez-vous me dire si des synergies sont envisagées entre ce futur pôle et la création du Master en Ingéniérie, de façon à potentialiser les impacts positifs des deux structures pour notre province ?
- Par ailleurs, outre le projet de Master en Ingéniérie porté par la Haute Ecole de Namur-Liège- Luxembourg (Hennalux) en collaboration avec les Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, avez-vous connaissance d’autres projets introduits par nos Hautes Ecoles dans le cadre de l’appel à projet d’octobre 2011 du Ministre Marcourt ?
- Plus globalement, quels contacts entretenez-vous avec les opérateurs d’enseignement supérieur de la province pour réfléchir de concert à une offre de formation en lien avec les spécificités de notre territoire et qui, en sus d’une formation de qualité et globale pour nos jeunes, vienne en soutien aux secteurs économiques qui caractérisent notre province ?

En vous remerciant pour votre réponse,

Pour le groupe Ecolo

Christina Dewart

Réponse de Monsieur Greisch, Député provincial

Chers Collègues, Madame Dewart,

Quelques considérations d’ordre général, si vous le permettez, avant de répondre plus précisément à votre question qui comporte quatre points :

1. L’implantation à Marche-en-Famenne d’un Master en Ingénierie des Systèmes informatiques, orientation sécurité,

2. L’implantation de deux data-centers du groupe BNP Paribas à Bastogne et des synergies envisagées entre ce futur pôle et l’ouverture d’un Master en Ingénierie,

3. Les autres projets introduits par nos Hautes Ecoles dans le cadre de l’appel à projet d’octobre 2011 du Ministre Marcourt,

4. Les contacts entretenus avec les opérateurs d’enseignement supérieur de la province et la réflexion relative à une offre de formation en lien avec les spécificités de notre territoire. Je répondrai aux points 1, 3 et 4 et notre collègue René Collin développera le point 2.

Tout d’abord, je voudrais souligner que le Collège se réjouit de toute initiative permettant le développement de formations innovantes de qualité sur le territoire de la province de Luxembourg. Qu’il s’agisse d’enseignement secondaire, supérieur ou universitaire. A fortiori si ces formations donnent accès à la profession.

A titre personnel, je souhaiterais néanmoins mettre en garde contre toute balkanisation de l’enseignement supérieur, comme c’est un peu le cas en ce qui concerne le secteur de la formation (Forem, IFAPME, Enseignement de Promotion Sociale, OISP et opérateurs de formation en tous genres institutionnels ou privés). Tout cela a un coût considérable tout comme la multiplicité des réseaux scolaires voulue par le pacte de 1959. Une réflexion sur une réforme structurelle s’impose, à mon estime, avant 2022 (objectif du plan « Horizon 2022 » présenté hier par Rudy Demotte), mais ce n’est ni le lieu ni l’endroit pour en débattre.

Autre considération avant d’aborder la réponse proprement dite à votre question. A titre personnel, je voudrais souligner le dynamisme de la Commune de Marche-en-Famenne tant sur le plan économique qu’urbanistique. C’est incontestablement un exemple pour toutes les autres Communes de la province. Hommage donc à André Bouchat et à son équipe.

Petite chose encore. Il existe actuellement en province de Luxembourg quelques sections de Bacheliers en informatique : en journée, dans l’enseignement de plein exercice à la Haute Ecole Robert Schuman à Libramont et dans les instituts d’enseignement de promotion sociale de la Communauté française d’Arlon et de Marche-en-Famenne. Ces deux derniers délivrant des titres correspondants à ceux de l’enseignement de plein exercice et pouvant offrir la possibilité aux étudiants de poursuivre leur cursus dans un Master.

En ce qui concerne le premier point que vous abordez dans votre question, je vous répondrai (après consultation du Cabinet Marcourt) que le dossier présenté par la Haute Ecole Henallux concernant la création d’un master en ingénierie des systèmes informatiques comporte, comme tous les dossiers présentés au cabinet du Ministre de l’Enseignement supérieur, un volet intitulé « synergies locales » dans lequel il est, en effet, fait mention de collaborations possibles avec des acteurs économiques susceptibles de s’implanter sur le futur pôle technologique marchois. Ce dossier, porté par la Haute Ecole Henallux et par les Facultés universitaires de Namur, doit encore recevoir l’avis du conseil supérieur de l’enseignement supérieur technique, du conseil inter-réseaux luxembourgeois et du conseil général des hautes écoles avant d’être soumis au cabinet du Ministre de l’enseignement supérieur, ce qui n’est pas encore le cas à l’heure d’aujourd’hui. Ce dernier évaluera alors les divers projets en fonction de l’intérêt local objectif (pénurie d’emploi ou amélioration avérée de l’offre de proximité). La concertation est donc de mise à ce niveau et nécessitera, aussi, une interrogation sur d’éventuelles concurrences possibles avec l’ULg, partenaire incontournable de l’enseignement supérieur en province de Luxembourg.

Concernant le point 3 de votre question, je peux vous informer que d’autres projets ont été remis par les hautes écoles actives dans notre province. C’est ainsi qu’Henallux propose aussi l’ouverture d’une section bachelier en assistants sociaux à Arlon en partenariat avec la haute école Schuman et d’une section bachelier en éducateurs à Namur. Sans préjuger des avis des différents conseils, je rappellerai simplement que la première proposition, déposée par la haute école Schuman en 2007, avait une première fois été refusée, car porteuse de concurrences avec Namur et de Liège et que la seconde entre en concurrence avec la même offre sur Virton.

Quant à la haute école Schuman, elle propose l’ouverture d’une section bacheliers en tourisme, en partenariat avec la haute école Charlemagne à Liège et la création d’une section master en travail social et environnemental à Libramont en partenariat avec la haute école Prigogine à Bruxelles. Ces partenariats ont pour but de disposer de l’expertise dont disposent ces deux acteurs partenaires en ces matières.

Pour ce qui est des contacts que j’entretiens avec le cabinet du Ministre de l’enseignement supérieur, je peux vous dire qu’effectivement avec Philippe Courard et Sébastian Pirlot, j’ai été reçu à plusieurs reprises par Jean-Claude Marcourt et son chef de Cabinet Toni Pelosato pour leur exposer les problèmes spécifiques à l’enseignement supérieur dans notre province. Par ailleurs, le conseiller du Ministre en la matière n’est autre que l’ancien directeur-président de la haute école Schuman, Georges Sironval, qui je puis vous l’assurer, est particulièrement attentif au développement de l’enseignement supérieur luxembourgeois.

Monsieur COLLIN, Député provincial, complète la réponse à la tribune.