Cristina Dewart questionne Monsieur René Collin, Députée en charge de l’agriculture. Soutien à la réouverture de l’abattoir de Nassogne

Publié le 18 juin 2010
Rédigé par 
luxembourg

Soutien à la réouverture de l’abattoir de Nassogne

Monsieur le Député,

Ce n’est pas la première fois que la problématique du maintien de petits abattoirs dans notre province est évoquée dans cette enceinte. Leur raréfaction va en effet à l’encontre d’une volonté politique émergeante de favoriser les filières de transformation et de commercialisation de produits locaux à destination prioritaire des consommateurs locaux.

Cette fois, je viens vers vous après une rencontre avec André Magerotte, éleveur des « Porcs des prairies d’Ardenne » et boucher à Nassogne. Son petit abattoir de proximité n’a pas résisté, voici quelques années, aux normes imposées par l’AFSCA, l’obligeant à faire abattre ses porcs à Malmedy, ce qui représente une distance pour le moins importante. Pendant quelques années, il a également rendu service aux petits éleveurs ovins de la commune en amenant leur cheptel à l’abattoir de Gedinne, mais a du renoncer à le faire en raison des distances et du prix des prestations directement lié aux contraintes de l’AFSCA. C’est toute une sous-région de notre province qui se trouve ainsi privée d’un maillon essentiel de la chaine de transformation des viandes produites localement.

Après différentes tentatives non abouties de projets de construction d’un nouvel abattoir, d’abord dans la commune de Nassogne, puis à Marche-en-Famenne, André Magerotte a décidé d’introduire un dossier de réaménagement de son ancien abattoir de façon à regrouper la filière complète de l’élevage à l’étal à proximité de sa boucherie et de son atelier de découpe. A l’heure actuelle, son projet lui revient pour la troisième fois de l’AFSCA, des exigences complémentaires lui étant imposées après chaque réintroduction, au point qu’il est prêt à jeter le gant, ce qui serait extrêmement regrettable et tout à fait à contresens du discours que nous tenons aussi bien à la Province qu’à la Région en termes de soutien aux filières de proximité.

 Quel rôle de soutien et d’accompagnement la Province, voire Idelux, qui accompagne Monsieur Léonard à Vielsalm, peuvent-ils jouer pour faire aboutir ce projet ?

De façon générale, pour Ecolo, il est urgent de réorienter les stratégies de l’AFSCA vers des priorités liées aux risques sanitaires réels. La politique menée par l’Agence doit en outre se focaliser sur les résultats (la qualité des produits) plutôt que sur les moyens à mettre en œuvre et cesser d’imposer des techniques et des méthodes de travail impraticables aux producteurs et transformateurs. Il en va de la survie d’une partie de notre patrimoine gastronomique et de nombre de producteurs artisanaux de notre région dont le savoir-faire doit être préservé.

Dans de nombreux secteurs, les politiques régionales favorables aux filières courtes et aux produits du terroir se heurtent à la politique fédérale hygiéniste de l’AFSCA. Pour Ecolo, la réforme des pratiques (méthode et priorités) de l’AFSCA au bénéfice de la santé des consommateurs devra faire partie du prochain accord gouvernemental. Dans ce sens, le prochain gouvernement fédéral devra impérativement utiliser les possibilités offertes par l’Union européenne de distinguer clairement les normes adéquates pour l’industrie alimentaire de celles qui s’imposent aux agriculteurs et artisans, à fortiori lorsque leur production ne vise pas l’exportation.

- Pour donner poids à cette revendication, et bien qu’à l’heure actuelle les priorités fédérales soient avant tout institutionnelles, le groupe Ecolo propose à notre Conseil provincial d’envoyer un courrier aux quatre présidents de partis pour que la modification des méthodes et priorités de l’AFSCA et la distinction des normes imposées à l’industrie alimentaire et aux agriculteurs et artisans fasse partie de l’accord de majorité du prochain gouvernement fédéral.

En vous remerciant pour votre attention,

Christina Dewart

Pour le groupe Ecolo

Dans la presse:

– L’Avenir, le 19 juin 2010: “Les petits abattoires se dont abattre par l’Afsca