Bienvenue aux réfugiés!

Publié le 1 septembre 2015
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luxembourg

Il est utile de réaffirmer que chaque être humain mérite notre protection, notre aide, lorsqu’il fuit la guerre et/ou la barbarie. C’est pour cette raison que le Secrétariat provincial d’Ecolo Luxembourg a visité le centre de réfugiés de Beho, tout fraîchement rouvert. Et nous disons donc bienvenue aux 70 personnes accueillies dans ce centre de la Croix-Rouge.

Cécile Thibaut, Brigitte Pétré et Nicolas Stilmant ont visité le centre pour réfugiés de Beho ce matin.  Centre qui avait fermé en janvier, mais que la Croix-Rouge a maintenu “en tampon” car son analyse de la situation internationale lui indiquait que de nombreux réfugiés pouvaient arriver.

Daniel Schrauben, directeur du centre de Beho (70 places) mais aussi d’Eupen (105 places):

“Le 17 août les 54 premières personnes sont arrivées, dix jours à peine après que la décision de rouvrir le centre soit prise.  Les 11 salariés (la plupart ayant déjà travaillé au centre précédemment) ainsi que les nombreux bénévoles ont tout mis en oeuvre en un temps record pour accueillir au mieux ces personnes en détresse”.

La situation de Beho (commune de Gouvy) convient-elle bien pour ce genre d’infrastructure?

“En terme de mobilité, il y a bien pire.  Nous ne sommes qu’à 5 kilomètres de la gare de Gouvy, ce qui permet même un accès à pied si nécessaire.  Les trajets vers Bruxelles pour se rendre à Fedasil ou à l’Office des étrangers peuvent s’effectuer sans trop de difficultés.  Le plus intéressant, ici, c’est la petite taille du centre par rapport aux grosses structures qui accueillent plusieurs centaines de personnes.  L’ambiance ici est très familiale, il y a une grande autonomie pour les résidents.  Et puis l’accueil est très bon, nous n’avons aucun problème avec le voisinage et la Commune nous aide bien.  Elle a par exemple envoyé l’employée de l’enregistrement directement chez nous pour ne pas que les demandeurs d’asile doivent se rendre jusqu’à la commune.”

Quel est le profil des personnes hébergées?

“Nous n’avons qu’une seule famille avec de grands enfants.  Comme le bâtiment est le long d’une route très fréquentée, les enfants ne sont pas accueillis ici, pour éviter des accidents.   Ce sont donc principalement des personnes seules qui arrivent ici, dont la plupart proviennent de Syrie et d’Iraq.  Et on constate que vu les sommes exigées par les passeurs pour arriver jusqu’en Belgique, ce sont des personnes qui avaient quelques moyens dans leur pays, et donc un certain niveau de formation et de vie.  Les plus démunis eux ne peuvent guère espérer aller plus loin que les frontières de leur pays, en Turquie ou au Liban, où ils sont des millions.”

Quels sont les principaux défis à surmonter?

“Une fois l’urgence passée, et la plupart des personnes ayant obtenu le statut de réfugié au regard de la Convention de Genève (il est difficile de dire qu’il n’y a pas la guerre dans ces pays…), il faudra arriver à intégrer ces personnes dans notre société.  Et là les défis seront énormes, que ce soit en matière de logement, de travail, de scolarité, …  Et c’est vraiment à ce moment-là que les citoyens et les communes pourront apporter leur aide.

Il faudrait aussi arrêter de croire qu’ériger des murs est la solution.  Le principal problème avec cette politique, c’est qu’elle enrichit et renforce le crimé organisé!  Il faut s’attaquer à ces gens, qui sont souvent des Européens!, pas aux réfugiés qui cherchent simplement à fuir la guerre et la misère…”