Pénurie Blouses blanches en Province du Luxembourg où en sommes-nous?

Publié le 5 mars 2020
Rédigé par 
houssaju

Claudia Massot notre conseillère provinciale qui connait fort bien le milieu infirmier a posé une question ce vendredi matin 21 février au collège provincial au sujet de la pénurie des “blouses blanches”.

La Province du Luxembourg doit faire face à une pénurie de plus en plus importante de personnel soignant💉💊. Cette situation n’est pas nouvelle comme nous le savons tous et est bien présente pour toute la Belgique🇧🇪. Mais notre province est beaucoup plus impactée par ce fait via la proximité du GD de Luxembourg🇱🇺.
Les études d’infirmier.e.s étant passées de 3ans à 4ans 👩‍🎓👨‍🎓cette année va être très compliquée pour recruter du personnel.
En octobre 2019, la Province organisait avec la CAPS (cellule d’accompagnement des professionnels de la santé) une première réunion de travail afin de faire un état de lieu de la situation et de trouver des actions destinées à attirer et préserver les professionnels de la santé.

Mais aujourd’hui, qu’en est-il de la démarche de la Province de Luxembourg ?
Où en est le plan d’action qui devait être proposé fin de l’année 2019 ?

Réponse à la question de Madame la conseillère provinciale Claudia MASSOT

Madame la conseillère provinciale,
Chère Claudia,

Je suis très heureux de constater que vous vous intéressez aux projets liés à la santé qui sont menés par la Province de Luxembourg.

Je voudrais juste en préambule rappeler quelques données.
Ainsi, d’après l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le manque de main d’œuvre infirmière est un phénomène mondial. Depuis une dizaine d’années, la pénurie des infirmières s’aggrave, en raison de 2 facteurs principaux :
– l’évolution continue des technologies médicales ;
– le vieillissement de la population – génération « baby-boom » à l’âge de la retraite.

En province de Luxembourg, Vivalia faisait état, en février 2019, pour les différents sites hospitaliers, d’un manque de 48 infirmières ETP.
Toujours d’après VIVALIA, sur 10 ans, on recense 25% d’étudiants en moins.

Un article du Soir de samedi dernier stipule aussi que le manque criant de personnel infirmier se fait sentir partout et pas seulement en province de Luxembourg. Cette pénurie impacte les conditions de stages des étudiants à qui il est parfois demandé de remplacer purement et simplement un membre du personnel infirmer.

Face à ces constats, j’ai souhaité réagir et étudier des pistes de solution pour essayer d’améliorer l’attractivité et la rétention des infirmiers·ère·s en province de Luxembourg. Une étude a donc été lancée par des membres de la Cellule d’Accompagnement des Professionnels de la Santé, à l’instar de ce qui s’est fait pour les médecins généralistes et qui est en préparation pour les dentistes.

Le 15 octobre 2019, a été organisé un workshop, auquel vous avez été conviée, qui avait pour objectif d’impliquer les infirmiers et infirmières et leurs hiérarchies dans le suivi de l’étude et dans la mise en place de futures solutions.
Tous les secteurs d’activités avaient été conviés : le secteur hospitalier, à domicile (employé et indépendant) et les maisons de repos.

Suite à ce workshop et aux différentes rencontres effectuées par l’équipe, un plan d’actions est en fin d’élaboration et sera bientôt présenté.
Un recrutement est d’ailleurs en cours à la CAPS pour permettre de le mettre en œuvre.

Entretemps, rappelons qu’au niveau fédéral, le gouvernement a pris acte, le 31 octobre 2019, du vote de l’amendement augmentant les crédits provisoires de 69 millions euros pour novembre et décembre 2019.
Dont 16 millions d’euros pour les hôpitaux publics dédiés au recrutement, à la formation ou à l’amélioration des conditions de travail des infirmiers.
Ce qu’on appelle le fonds “blouses blanches”.
Ces crédits sont disponibles, vu l’arrêté royal publié sur le sujet.
La méthode de financement et la répartition entre hôpitaux est, à ce stade, en cours de discussion entre les organisations syndicales et les employeurs.
Un point très important rappelé par les employeurs est que la période de recrutement soit étendue du 1e novembre 2019 à minimum 1 an, soit octobre 2020.
Ceci pour permettre aux hôpitaux de recruter, vu la pénurie et le peu de sorties des écoles d’infirmiers avant juin, voire septembre 2020.
Pour le financement 2020 (enveloppe de 400 millions d’euros), il n’y a pas encore eu d’arrêté royal.

Pour en revenir à la Province de Luxembourg, j’ai prévu d’organiser, en juin 2020, une première action importante, et j’envisage de présenter à cette occasion le plan d’actions complet ainsi que l’état d’avancement de chacun de celles-ci.
Cette action importante, qui est d’ailleurs mentionnée dans la modification budgétaire à l’ordre du jour de ce Conseil, sera mise en place pour favoriser le bien-être au travail et lutter contre le burnout de plus en plus présent dans les professions de santé.

Pour rappel, les 4 axes de travail développés suite aux constatations du workshop sont :
• La communication et l’image de la profession
• La conciliation vie privée et vie professionnelle
• La charge de travail émotionnelle et organisationnelle
• L’enseignement et la formation

Pour dévoiler encore un peu les prochaines actions, je peux vous dire que la première réunion du groupe de travail sur la communication et l’image de la profession s’est tenue hier soir à Saint-Hubert. L’idée est notamment de réaliser des capsules vidéos pour mettre en valeur l’image de la profession et de bien en détailler toutes les dimensions.
Il est également prévu de développer un site Internet d’information et de mise en contact.

Une information auprès des écoles sur l’action « J’adopte un étudiant » pour les stagiaires infirmiers va aussi être lancée prochainement. Sur le même principe que l’opération « J’adopte un étudiant en médecine » qui avait remporté un franc succès, plus de 90 familles s’étant en effet portées volontaires.

Comme vous le constatez, la pénurie d’infirmières et d’infirmiers en province de Luxembourg, et des métiers de la santé en général, est une de mes priorités et mon équipe travaille d’arrache-pied à la mise en place de solutions.

Stephan De Mul
Député provincial en charge du social, de la santé, des ressources humaines, de la mobilité et de la citoyenneté